Les opérateurs économiques, politiques et le personnel de la Société Congolaise des industries de raffinage (SOCIR), une société d’économie mixte entre l’État Congolais et les privés, s’interrogent si cette société ne se dirige pas vers un nouveau scandale ?
Un adage universel dit que ceux qui ne connaissent pas leur histoire sont appelés à la revivre et c’est malheureusement, ce qui se passe actuellement dans cette société située à Moanda, dans la province du Kongo Central.
La SOCIR, lorsque les italiens de l’ENI décident du désengagement du partenariat avec l’État congolais, la valeur de la raffinerie du Kongo-Central était estimée à 99 millions de dollars américains. A cela s’ajoutaient, les valeurs des dépenses que la SOCIR avait effectuées par la réhabilitation totale de celle-ci sur ses fonds propres, soit 26 millions de dollars américains.
A cette somme, la valeur des actifs de tous genres, usines d’entreposage, matériels roulants et flottants que l’on pouvait estimer au maximum à 50 millions de dollars américains n’étaient pas pris en compte.
Selon une source qui a requis l’anonymat, les actifs de la SOCIR pouvaient être estimés au minimum à 176 millions de dollars américains.
Une question mérite d’être posée comment expliquer dès lors qu’une entreprise X-OIL a pu succéder à l’ENI en apportant juste 2.500.000 dollars américains sans qu’il n’y ait eu d’appels d’offres publiques pour l’attribution de 50% détenus par les actionnaires privés ?
Cette avance des fonds de 2. 500.000 dollars américains qu’elle a consentie pour rentrer dans le capital de SOCIR a été amortie très rapidement à moins de 3 ans, puisque ce nouvel actionnaire a imposé à SOCIR de lui payer 1.300.000 USD par an des frais d’assistance technique pour l’entretien de la raffinerie qui était tout simplement à l’arrêt.
En comparaison, AGIP, une société italienne qui assurait les mêmes services avait été payée 4.000.000 de dollars américains, lorsque la raffinerie était opérationnelle.
Comme on peut le constater, X-OIL s’était garantie avant d’entrer dans le capital de SOCIR que la somme qu’elle allait investir, serait remboursée endéans 3 ans qui allait suivre son introduction dans le capital de la SOCIR. Ce fut donc un coup de poker gagnant et en plus elle obtenait une valorisation 35,2 fois plus grande que son investissement initial. C’est un coup de génie financier basé sur un principe immoral qui n’a pu que réussir parce qu’il existe un système institutionnalisé où tout s’achète.
C’est l’État congolais qui a été floué dans cette opération. Nous renvoyons les lecteurs à l’article numérique qui explique cela, il ne peut se passer que parce que les mandataires de l’État congolais sont complaisants ou complices et que certains ministres participent au bradage du patrimoine des actions de l’État congolais au sein des entreprises mixtes.
On se prépare à revivre une version de cette saga de tricherie au sein d’une société 100% filiale de la SOCIR qui se nomme SOGAZ. C’est une société de distribution de gaz butane. Elle a pour objectif de réduire la consommation du charbon de bois par les particuliers dans les pays et principalement à Kinshasa.
C’est un projet que la SOCIR avait conçu dès 2015, mais elle avait été devancée dans la mise en œuvre de cette activité par COETE GAZ à Kinshasa et par GAZ CONGO au Katanga.
Il y a là une idée géniale pour les générations futures qui cadre parfaitement avec les projets de deux chefs de l’État qui ont procédé à la passation pacifique et démocratique de pouvoir dans ce pays.
COETE-GAZ a été impulsée sous le régime sortant de Joseph Kabila et SOGAZ sous Félix Tshisekedi Tshilombo. Ce dernier tient à faire entrer le pays dans un processus où la lutte contre le réchauffement climatique est un atout politique essentiel.
La question est de savoir s’il en a les moyens et si son entourage ne risque pas de torpiller ses efforts ?
Le chef de l’État dit une chose et ses collaborateurs en font une autre en avançant des prétextes.
L’avenir va nous éclairer.
Le Hautpanel