L’Union européenne décide de réexaminer son accord d’association avec Israël à la suite de la nouvelle offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza.
Lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères, tenue mardi 20 mai 2025, la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, annonce l’ouverture de cette révision, notamment en ce qui concerne l’article 2 de l’accord, qui engage les parties au respect des droits de l’Homme.
Cette décision intervient après une série de réactions diplomatiques occidentales. Le Canada, la France et le Royaume-Uni publient une lettre commune condamnant l’offensive terrestre israélienne.
De son côté, Londres annonce la suspension des négociations commerciales avec Israël. La Suède appelle à des sanctions ciblées contre les membres du gouvernement israélien. Dans ce contexte tendu, l’UE franchit un nouveau cap.
La proposition de révision émane des Pays-Bas, traditionnellement favorables à Israël. Elle obtient le soutien des deux tiers des États membres, malgré l’opposition persistante de pays comme l’Italie et l’Allemagne.
Toutefois, un changement de position de ces derniers reste possible lors d’un prochain vote.
Par ailleurs, seule la Hongrie s’oppose à des sanctions ciblées contre les colons israéliens violents, ce qui marque un isolement croissant des partisans inconditionnels d’Israël au sein de l’UE.
Si la suspension totale de l’accord nécessite l’unanimité des 27, la mise en pause de son volet commercial peut être décidée à la majorité qualifiée.
Or, ce volet représente un enjeu économique majeur : l’Union européenne absorbe 33 % des exportations israéliennes et fournit 40 % de ses importations.
Kaja Kallas reconnaît cependant que même une suspension partielle de l’accord n’arrêterait pas les violences à Gaza.
Elle affirme néanmoins la nécessité pour l’Union européenne de rester cohérente avec ses principes.
De son côté, le président palestinien Mahmoud Abbas salue le rejet international du « blocus et de la famine » imposés à Gaza.
Ce réexamen symbolise un tournant dans l’approche européenne, dont la voix paraît affaiblie ces dernières années auprès des autorités israéliennes.
Les équilibres diplomatiques évoluent, et Bruxelles cherche désormais à retrouver une position ferme et crédible face à la crise humanitaire en cours.