L’autorisation d’enquête accordée ce vendredi 30 mai 2025, au Procureur Général près la Cour de cassation contre le Ministre de la Justice Constant Mutamba, représente un moment important pour la justice congolaise.
Cette décision constitue une bonne nouvelle car elle traduit une volonté claire des pouvoirs publics de combattre l’impunité des hautes autorités de l’État.
Elle témoigne d’une avancée dans la lutte contre la corruption et les dysfonctionnements au sein du système judiciaire.
Cependant, cette enquête soulève aussi des inquiétudes. Elle risque de ralentir, voire d’interrompre, certaines réformes engagées par le Ministre Mutamba.
Ce dernier fait preuve depuis son arrivée d’un volontarisme marqué en faveur de la réforme de la justice.
Parmi ses réalisations, on compte l’organisation des états généraux de la justice, l’augmentation des indemnisations pour les victimes de la guerre de Kisangani, la réduction de la surpopulation carcérale, le rajeunissement du personnel judiciaire et la lutte contre certains acteurs véreux du secteur.
Le sort pénal et politique du Ministre dépend désormais de l’Assemblée nationale. Celle-ci doit, après enquête du Procureur Général, décider d’autoriser ou non les poursuites à son encontre.
Par ailleurs, le Président de la République conserve une influence politique majeure. Il peut ordonner à sa majorité parlementaire de soutenir le Ministre au moment décisif.
Enfin, si le Ministre de la Justice est mis en accusation par l’Assemblée nationale, il est tenu de démissionner.
Cette perspective ajoute une dimension politique importante à cette affaire, qui pourrait avoir un impact durable sur l’avenir de la justice en République démocratique du Congo.