La Haute cour militaire a débuté mardi 28 mars 2023, à la prison centrale de Makala, l’audience d’instruction du dossier du député national Edouard Mwangachuchu qui comparaît depuis le 3 mars devant cette juridiction en procédure de flagrance.
Edouard Mwangachuchu est poursuivi avec son complice présumé Robert Mushamaliwa, commissaire principal de la police de Goma, pour participation à un mouvement insurrectionnel, détention illégale d’armes et munitions de guerre et incitation des militaires.
Au cours de l’audience du mardi devant la Haute cour militaire, le prévenu Edouard Mwangachuchu a expliqué aux juges qu’ il avait reçu l’autorisation de l’ancien ministre de l’Intérieur Richard Muyej, de disposer d’une arme pour sa sécurité. Une réponse donnée suite à la saisie des munitions dans sa résidence de Kinshasa.
« À un certain moment, il y a eu un problème de M23 dans le temps. J’ai été vraiment farouche à cette rébellion, et je me suis senti menacé. On ne m’a même pas donné un policier, j’étais seul. Et comme ça, en caucus quand on était en audience auprès du ministre de l’intérieur (à l’époque Richard Muyej), je lui ai dit que je me sentais menacé. Le ministre m’a dit : il n’y a pas de problème, écrivez comme ça on vous répondra. J’ai écrit, le ministre m’a répondu et m’a autorisé d’avoir une arme personnelle », a fait savoir Edouard Mwangachuchu avant de souligner que tous les documents ont été emportés par la DEMIAP (Renseignements militaires).
Le conseil du prévenu Mwangachuchu, Me Damien Amoney, note que son client a été vilipendé : « On a voulu jeter l’opprobre sur lui, mais les choses ne sont pas comme ça. Il est innocent. Les munitions qu’on a trouvées chez lui, ce sont bel et bien des munitions acquises de la part du gouvernement et il a les documents ».
Concernant le coffre-fort saisi parmi tant d’autres objets, dont l’ouverture pose problème, le prévenu, qui répondait à une question d’un avocat de la République, a fait savoir qu’ « il n’est plus possible de l’ouvrir avec une clé ».
A ce sujet, la Cour a promis de recourir aux services d’un expert en la matière, sinon de procéder à la casse dudit coffre-fort. Cette procédure va s’opérer à l’audience prochaine, prévue le mardi 04 avril 2023.
Pour rappel, le député national Édouard Mwangachuchu, président du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), une ancienne milice armée du Nord-Kivu transformée en parti politique en 2009, est soupçonné depuis plusieurs années d’alimenter des rébellions avec les fonds provenant de la « Société minière de Bisungu », dont il est le patron, selon le ministère public et plusieurs sources contactées.
Cet élu de Masisi dans le Nord-Kivu, actuellement membre de l’Union sacrée de la Nation, est poursuivi pour haute trahison, atteinte à la sûreté de l’État et détention illégale d’armes et munitions de guerre. Des caches d’armes ont été découvertes dans ses résidences de Goma, Masisi et Kinshasa après des perquisitions par les services de renseignement.
Le Hautpanel