En République démocratique du Congo, le gouvernement serre l’étau mercredi 18 juin 2025, autour des réseaux financiers présumés de Joseph Kabila.
Depuis plusieurs mois, les autorités multiplient les arrestations, auditions et enquêtes visant des proches de l’ancien président, notamment dans le secteur névralgique des mines.
Les services de sécurité traquent ce qu’ils décrivent comme de véritables cellules dormantes financières gravitant encore autour de l’ex-chef de l’État.
L’objectif : démanteler un système opaque qui aurait continué à fonctionner dans l’ombre depuis la fin de son mandat.
Parmi les dossiers les plus sensibles figure celui de Médard Palankoy, avocat renommé en droit minier, détenu depuis plus de trois mois.
Ancien conseiller juridique de Dan Gertler, l’homme d’affaires israélo-congolais proche de Kabila, Palankoy défend également Moïse Ekanga, l’ancien coordinateur du célèbre contrat du siècle sino-congolais, aujourd’hui en fuite. Ekanga est considéré comme un pion clé du système financier de l’ancien régime.
Autre nom dans le viseur des enquêteurs : Martin Kabwelulu, ex-ministre des Mines pendant plus d’une décennie.
Il est entendu dans une affaire de concessions minières soupçonnées de liens directs avec Joseph Kabila.
Un deuxième avocat, également expert du secteur, est placé en détention, mais son identité reste confidentielle à la demande de sa famille.
Mais ce qui choque le plus l’opinion publique, c’est le lieu de détention de ces personnalités. Plusieurs sources affirment qu’elles sont enfermées dans les locaux du Conseil national de la cyberdéfense, une entité directement rattachée à la présidence et sans compétence légale pour retenir des civils.
Cette situation fait grincer des dents les juristes et soulève l’indignation des organisations de la société civile, qui dénoncent des pratiques extrajudiciaires et exigent le respect des droits fondamentaux.
Si l’opération marque une volonté apparente de rompre avec l’impunité du passé, elle pose aussi de sérieuses questions sur la transparence des procédures et l’indépendance de la justice.
Alors que les investigations se poursuivent, la RDC se retrouve à un tournant décisif : lutter contre la corruption sans piétiner l’État de droit. Le pays doit choisir entre justice ou dérive autoritaire.