Les autorités religieuses s’unissent contre la peine de mort en RDC : un plaidoyer pour la vie et la réinsertion
Kinshasa, 17 janvier 2025, Face à une insécurité croissante en République Démocratique du Congo (RDC), le gouvernement a levé le moratoire sur la peine de mort, conduisant à la condamnation à mort de 127 jeunes délinquants, connus sous le nom de Kuluna. Cette décision, qui divise l’opinion publique, rencontre une opposition ferme et unanime des autorités religieuses, qui plaident pour la sauvegarde de la vie humaine et la réinsertion sociale.
La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) déclare cette mesure comme un « retour en arrière ». Mgr Donatien Nshole, secrétaire général de la Cenco, souligne : « Chaque vie est sacrée, et notre mission est de promouvoir la réhabilitation plutôt que l’élimination. La répression brutale n’a jamais été une solution durable. »
Dans le même esprit, l’Église du Christ au Congo (ECC) et la Communauté islamique du Congo (Comico) rappellent l’importance du respect des droits fondamentaux, ancrés dans l’article 16 de la Constitution congolaise, qui garantit le respect de la vie humaine. Le pasteur Eric Senga, porte-parole de l’ECC, déclare : « La peine de mort non seulement viole nos principes religieux, mais aussi la Constitution. Il est crucial d’explorer des alternatives plus humaines et efficaces pour encadrer les Kuluna, telles que l’éducation et les programmes de réinsertion. »
Cheik Abdallah Mangala, président de la Comico, renforce cet appel en mettant en avant la justice réparatrice et la prévention. « La société congolaise a besoin d’investir dans des solutions à long terme comme l’éducation et l’intégration sociale plutôt que de se contenter de punitions drastiques. Le cycle de violence ne peut être brisé que par des mesures qui construisent plutôt que détruisent. »
Les autorités religieuses appellent à une réflexion nationale sur les moyens de lutter contre la criminalité sans compromettre les valeurs fondamentales de respect de la vie et de dignité humaine. Alors que le débat sur la peine de mort en RDC continue de susciter des réactions, l’unité des voix religieuses offre une perspective de paix et de réconciliation dans une société en quête de solutions durables.