L’opposant Congolais, Martin Fayulu Madidi, président de l’Engagement pour la citoyenneté et le développement (Ecidé), a tenu vendredi 09 Octobre 2020, dans son hôtel Faden House, dans la commune de la Gombe, une conférence de presse sur l’unité et la défense de l’intégrité du territoire de la République Démocratique du Congo.
Le soldat du Peuple, Martin Fayulu a lancé un vibrant appel à tous les congolais pour libérer le pays et ramener l’ordre constitutionnel en République démocratique du Congo.
« L’heure est plutôt au réveil de la conscience collective et de la volonté populaire de mettre un terme définitif à un ‘’deal’’ mafieux qui enchaîne le pays et prend tout le peuple en otage. L’heure est à la libération de notre pays et au retour à l’ordre constitutionnel», a-t-il déclaré.
A cet effet, Martin Fayulu lance un appel vibrant et solennel à tous les Congolais pour une marche d’ “unité nationale et de défense de l’intégrité territoire” ce mercredi 14 octobre 2020 principalement à Kinshasa et à Uvira ainsi que dans d’autres villes de la République.
Discours de Martin Fayulu Madidi lors de la conférence de presse du 9 octobre 2020
Très chers amis de la presse,
Je vous salue toutes, et vous remercie d’être venus à cette conférence de presse qui se tient à un moment exceptionnel, où tous les pays du monde se battent contre la pandémie de coronavirus.
Ainsi, avant toute chose je voudrais saluer, une fois de plus, les personnels soignants de notre pays, ainsi que les médecins, les laborantins et les agents de l’INRB, qui sont tous entièrement engagés au côté du Dr Muyembe pour sauver des vies.
Pour cette même occasion, je présente mes profondes condoléances aux familles des victimes de cette terrible maladie, et je souhaite un prompt rétablissement aux malades.
Qu’il me soit également permis d’exprimer mes sincères remerciements gouvernements de différents pays et aux organisations internationales pour avoir apporté au peuple Congolais secours, solidarité et assistance.
Nous continuons à implorer l’Eternel pour épargner davantage les vies de nos populations.
Très chers amis de la presse,
Comme vous le savez, notre pays est au bord du chaos.
C’est ainsi que j’ai souhaité vous rencontrer pour que nous échangions autour de quelques points majeurs de la vie politique nationale et essentiellement de la situation de Minembwe.
Commençons d’abord par la commémoration du génocide du peuple congolais.
Nous avons choisi la date du 2 août, date du début de la grande guerre d’agression et d’occupation, de chaque année pour commémorer le génocide congolais afin que la nation congolaise, dans son ensemble, construise une même compréhension, une même conscience et une même conviction des causes et du déroulement d’un crime contre l’Humanité qui a couté la vie de millions d’innocents congolais.
Ces hommes qui ont été sauvagement massacrés, ces femmes qui ont été violées et méchamment tuées et ces enfants qui ont péri dans les conditions les plus cruelles ne doivent jamais être oubliés. Ils sont nos parents, oncles, tantes, cousins, frères, sœurs, enfants, voisins, collègues.
Leurs visages habitent encore beaucoup de nos consciences. Leurs voix résonnent dans plusieurs de nos oreilles.
Le 2 août de cette année 2020 à Kinshasa, dans toutes les provinces du pays et dans la diaspora à travers le monde, les congolais étaient nombreux à dire avec panache que ce lourd tribut payé par notre patrie ne doit pas être oublié. Nous ne devons pas l’oublier.
Nous avons décrété cette commémoration parce que se souvenir d’une telle tragédie, c’est aussi et surtout à la fois vouloir comprendre les processus historiques et sociaux qui ont rendu possible cette violence inouïe, et transmettre l’horreur de ces crimes pour que cette histoire ne se répète plus jamais dans notre pays.
Nous avons décrété cette commémoration parce que se taire lorsqu’on est victime de génocide, c’est encourager les génocidaires à continuer leurs œuvres macabres sans crainte de représailles.
Je remercie tous les compatriotes pour cette commémoration.
Très chers amis de la presse,
Pour passe le flambeau de l’histoire du génocide du peuple congolais aux générations futures, engageons-nous, dès maintenant, non seulement à documenter cette barbarie contre l’humanité congolaise, mais aussi à l’enseigner à nos enfants, par des livres, à travers des chansons, des pièces de théâtre, des film-documentaires, au travers de musées, des stèles ou des monuments, dans toutes les provinces. Et décidons, dès aujourd’hui, qu’un jour, une ville de la RDC abritera le « Mémorial du Génocide du peuple Congolais ».
C’est ici le moment de vous inviter à avoir une pensée pieuse pour tous nos martyrs, en observant une minute de silence en leur mémoire.
Très chers amis de la presse,
Quelle que soit la nature ou l’ampleur du crime commis contre autrui, l’impunité est tout simplement inadmissible.
Voilà pourquoi, de toutes mes forces, je soutiens et je demande à tous les Congolais de soutenir l’initiative lancée par le Docteur Denis Mukwege, celle de la création d’un Tribunal Pénal international pour la République Démocratique du Congo. Et, je me battrai sans répit pour que le « Rapport Mapping » soit exhumé de sorte que les persécuteurs du peuple congolais de tous bords soient traqués et déférés devant la justice.
Tel est le deuxième point de ma communication, le rapport Mapping et la création d’un tribunal pénal international sur la RDC.
Sans justice, on ne peut pas avoir de réconciliation. Il est donc impératif que les congolais et le monde entier sachent ce qui s’est passé à l’est de la RDC, c’est-à-dire la vérité.
Car, de la vérité découlera la justice et amènera réparation, prélude à la réconciliation. On ne peut pas faire autrement. La Communauté internationale qui dépense beaucoup d’argent pour la MONUSCO sans un résultat palpable devrait aussi œuvrer pour la justice, la justice qui viendra avec la mise ne place du Tribunal Pénal international pour le Congo.
Très chers amis de la presse,
En Belgique, la loi du 23 mars 1995 punit « quiconque qui nie, minimise grossièrement ou cherche à justifier le génocide commis par le régime allemand pendant la seconde guerre mondiale ».
En France, la loi Gayssot, adoptée le 13 juillet 1990, punit « d’un an d’emprisonnement et de 45 000 € d’amendes toute contestation des crimes contre l’humanité commis pendant la seconde guerre mondiale ».
En cela, les législateurs belge et français ont suivi l’exemple de bien d’autres Etats du monde, où les outrages à la mémoire que sont le révisionnisme et le négationnisme sont condamnés et réprimés par des lois.
Dans notre pays, l’Ambassadeur du Rwanda en RDC réside confortablement à Kinshasa, après avoir tenu des propos niant et minimisant de façon caricaturale et téméraire le martyr du peuple congolais à Kasika, en 1998.
Je salue le courage des différents mouvements citoyens dont les braves jeunes de LUCHA, de Filimbi et autres qui ont, en dépit de refus de l’autorité urbaine, organisé des vigoureuses manifestations pour exiger l’expulsion du représentant de Kigali à Kinshasa.
Cette situation est révélatrice d’une faiblesse dont la source est, sans doute, le manque de légitimité des institutions de la République et de leurs animateurs. En effet, ces institutions et leurs animateurs, ne procédant pas du peuple, sont manifestement au service de ceux qui les ont portés.
Parlons maintenant de Minembwe.
L’installation tapageuse de Minembwe en Commune rurale doit être comprise comme une tentative d’officialisation de la matérialisation de l’occupation de notre pays et donc le début du processus de sa balkanisation physique.
Ce n’est pas un hasard que cet acte se passe maintenant. C’est certainement parce que le « Pacte ou Deal Joseph Kabila-Félix Tshisekedi » a donné à ce dernier le mandat de mise en œuvre, par défi, du plan de balkanisation de notre pays. Comme peuple, nous n’accepterons pas cette humiliation et nous allons nous y opposer énergiquement.
C’est ainsi que je lance aujourd’hui un vibrant appel aux mouvements citoyens, aux partis et regroupements politiques, aux associations, aux syndicats, aux églises et à tous les citoyens congolais à dépasser les enjeux sectoriels et partisans, pour faire barrage, ensemble et par tous les moyens, à cette tentative insidieuse de renforcement de l’occupation et du processus de balkanisation de notre pays.
Je prie instamment mes chers compatriotes de se réveiller avant qu’il ne soit trop tard. L’heure n’est donc pas au découragement, car le mal congolais n’est pas une fatalité.
L’heure est plutôt au réveil de la conscience collective et de la volonté populaire de mettre un terme définitif à un ‘’deal’’ mafieux qui enchaîne le pays et prend tout le peuple en otage. L’heure est à la libération de notre pays et au retour à l’ordre constitutionnel.
«LIBERONS LA RDC » !
Tel est le vaste mouvement populaire que je lance dès aujourd’hui.
C’est par ce combat redoutable de notre génération que notre patrie sera à jamais débarrassé de ce système de politique illégitime, voyou et corrompu, à la solde des occupants, qui n’hésite nullement à utiliser la violence, la terreur, le mensonge et les achats de conscience pour conserver le pouvoir, en confisquant l’économie et les finances du pays, et en livrant les ressources stratégiques de notre patrie aux convoitises zélées de leurs maîtres.
C’est maintenant que nous devons donner le meilleur de nous-mêmes à notre patrie, jusqu’au sacrifice suprême s’il le faut. Le peuple est aujourd’hui le seul, absolument le seul soldat et défenseur de l’intégrité et de la souveraineté de notre pays.
Si aujourd’hui nous baissons les bras, et nous laissons Minembwe entre les mains de ces occupants, demain, nous n’aurons plus de pays.
Nous serions le premier peuple d’Afrique à être asservi, occupé et colonisé par un autre peuple d’Afrique.
Ainsi, je lance un appel vibrant et solennel à tous les Congolais pour une marche d’UNITE NATIONALE ET DE DEFENSE DE L’INTEGRITE TERRITOIRE ce mercredi 14 octobre 2020 principalement à Kinshasa et à Uvira ainsi que dans d’autres villes de la République.
Très chers amis de la presse,
J’aimerai, pour conclure, m’adresser aux fanatiques en leur disant ceci : les actes négatifs des hommes politiques resteront et ce sont vos enfants qui en subiront les conséquences. Cultivez l’amour de la patrie, l’amour de la nation plutôt que l’amour des individus.
A tous les Congolais attachés à l’unité et à l’inviolabilité de l’intégrité territoriale de la patrie congolaise, marchons tous les 14 octobre pour dire, à l’unisson :
- Non à la balkanisation de notre pays ;
- Non à l’occupation de la patrie de Lumumba ;
- Non au pacte de la destruction de notre pays que Joseph Kabila a signé avec Félix Tshisekedi.
- Oui, à la création d’un Tribunal Pénal international pour la RDC.
Je vous remercie.
Le Hautpanel