Des négociations cruciales reprennent cette semaine à Washington entre les délégués de la République démocratique du Congo (RDC) et ceux du Rwanda.
Ce mercredi 11 juin 2025, un deuxième projet d’accord de paix circule, et il va beaucoup plus loin que la déclaration de principes signée en avril dernier.
Ce projet exige le retrait immédiat et sans condition des troupes rwandaises du territoire congolais, y compris leurs armes et équipements.
Une exception est prévue uniquement dans le cadre du Mécanisme conjoint de coordination sécuritaire. Kinshasa insiste sur ce point depuis le début des discussions, tandis que Kigali nie toute présence militaire directe, parlant plutôt de “mesures défensives”.
Deuxième exigence de Kinshasa : la levée de l’état de siège en vigueur dans le Nord-Kivu depuis 2021. Cette mesure d’exception doit céder la place à une administration civile afin de favoriser la paix. Cette étape est considérée comme essentielle avant toute signature.
Le texte lie clairement cet accord à un cessez-le-feu entre Kinshasa et le M23, encore en négociation à Doha.
Autrement dit, aucune paix avec le Rwanda ne sera signée sans un accord préalable avec les rebelles de l’AFC/M23.
Le document aborde aussi la présence des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). La RDC et le Rwanda s’engagent à travailler ensemble pour localiser et démanteler ces groupes armés, selon les modalités fixées à Luanda en octobre 2024.
En plus, Kinshasa promet de bloquer tout soutien financier ou logistique aux FDLR, qu’il vienne de l’intérieur ou de l’extérieur du pays.
Même si le projet prévoit une application sur tout le territoire congolais, le Nord-Kivu et le Sud-Kivu restent les zones les plus sensibles.
Tout reste à négocier. Une rencontre ministérielle pourrait suivre ces discussions, avec, à terme, une éventuelle signature entre le président Félix Tshisekedi et Paul Kagame.
Un accord est sur la table. Mais sans concessions majeures, le silence des armes reste un rêve lointain.