Depuis ses premiers mandats, Donald Trump n’a jamais caché son hostilité envers certains médias américains.
Ce dimanche 28 sept 2025, cette pression se traduit par des actions judiciaires et économiques qui poussent certains organes de presse à revoir leur position.
Récemment, Donald Trump a porté plainte contre le New York Times, réclamant 15 milliards de dollars pour diffamation.
Si le président obtenait gain de cause, le journal pourrait être menacé de faillite. Cette plainte s’ajoute à une série de mesures visant à restreindre la liberté de la presse et à compliquer le travail des journalistes, qu’il s’agisse de la réduction des visas pour les journalistes étrangers ou des coupes budgétaires dans les médias publics.
Selon Jean-Paul Marthoz, journaliste et collaborateur du Committee to Protect Journalists, la presse américaine connaît aujourd’hui une forme de polarisation : « Des médias qui étaient très critiques lors du premier mandat de Donald Trump ont désormais fait un pas de côté, sans doute pour protéger leurs intérêts économiques ».
L’arme principale du président est le levier économique. Peu après son investiture, le département d’État a demandé à ses ambassades de se désabonner de plusieurs journaux, dont le New York Times et The Economist, privant ces médias de milliers d’abonnements et donc de revenus conséquents.
Les médias audiovisuels publics, eux, voient leurs subventions menacées : Trump a proposé une réduction d’1,1 milliard de dollars, une somme dérisoire par habitant mais symboliquement importante.
Pour Jean-Paul Marthoz, cette stratégie cible d’abord les médias perçus comme progressistes et influents, capables d’influencer l’opinion publique.
Plusieurs groupes médiatiques, comme CBS, ont déjà montré des signes de capitulation, privilégiant la sécurité financière et les intérêts des actionnaires à l’indépendance journalistique.
La politisation des organismes de régulation amplifie encore le problème. La Commission fédérale des communications (FCC), censée être indépendante, est dirigée par Brendon Carr, proche de Trump.
Cette influence a conduit, par exemple, à la suspension temporaire du présentateur Jimmy Kimmel sur ABC après une émission critique.
Jean-Paul Marthoz alerte : « Dès l’instant où l’État intervient dans les médias, c’est une menace majeure pour la liberté de la presse. On peut comparer cette situation à celle de la Hongrie sous Viktor Orbán ».
Face à ces pressions économiques, judiciaires et politiques, certains médias américains préfèrent désormais la prudence.
Une stratégie qui préserve leur rentabilité, mais fragilise l’indépendance journalistique et, à terme, la démocratie elle-même.