Washington a été le théâtre d’un véritable coup de théâtre diplomatique samedi 04 octobre 2025. La République démocratique du Congo (RDC) a décidé, à la dernière minute, de se retirer de la signature d’un accord économique majeur avec le Rwanda, alors que les discussions semblaient sur le point d’aboutir.
C’est le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, qui a révélé cette volte-face, dénonçant un « revirement soudain » de Kinshasa.
Selon lui, les deux délégations étaient « prêtes à parapher le document le lendemain matin » lorsque le président Félix Tshisekedi aurait ordonné de suspendre la signature, craignant une « réaction négative de l’opinion publique congolaise ».
Baptisé Cadre d’intégration économique régionale (CIER), l’accord visait à renforcer la coopération bilatérale dans des secteurs clés tels que l’exploitation minière, les infrastructures, l’énergie, l’industrie, la santé publique et le tourisme transfrontalier.
Il constituait le volet économique du processus de paix initié à Washington, après la signature d’un accord politique le 27 juin 2025 et d’une déclaration de principes le 25 avril 2025.
Parmi les points essentiels, le CIER prévoyait la formalisation de l’exploitation minière artisanale, la transparence sur la traçabilité des minerais, et le développement d’infrastructures régionales, notamment dans le cadre du corridor de Lobito, soutenu par les États-Unis.
Le Rwanda dénonce une manœuvre politique : Olivier Nduhungirehe a réfuté les rumeurs selon lesquelles la RDC aurait conditionné la signature au retrait de 90 % des troupes rwandaises de l’Est du pays.
« Cette condition est un prétexte médiatique ridicule, jamais évoqué par la délégation congolaise », a-t-il affirmé.
Les questions de sécurité sont, selon lui, traitées séparément via le Mécanisme conjoint de coordination de la sécurité (MCCS), qui avait adopté un plan opérationnel pour neutraliser les FDLR et lever les mesures défensives rwandaises.
Ce revirement rappelle un précédent similaire survenu en septembre 2024 à Luanda, lorsque le président Tshisekedi avait également refusé de signer un plan commun sur les FDLR à la dernière minute.
Du côté congolais, le silence reste total. Ni la Présidence, ni le ministère des Affaires étrangères n’ont commenté les déclarations du ministre rwandais, laissant planer un flou sur les motivations réelles de ce retrait.