Le deuxième gouvernement dirigé par Sébastien Lecornu entre en fonction ce lundi 13 octobre 2025, en France, dans un contexte politique particulièrement tendu.
Reconduit à Matignon vendredi dernier par le président Emmanuel Macron, après avoir démissionné en début de semaine, le Premier ministre doit désormais composer avec une opposition déterminée à le faire tomber.
La priorité du nouveau gouvernement est claire : déposer dans les temps le projet de budget de l’État avant la fin de l’année.
Après une cérémonie de passation de pouvoir discrète, Sébastien Lecornu a réuni ses ministres en début d’après-midi pour fixer la feuille de route de cette nouvelle équipe, composée à la fois de techniciens et de responsables politiques.
Parmi les 34 ministres nommés, on retrouve huit personnalités issues de la société civile et vingt-six représentants de différentes forces politiques, dont onze membres du parti présidentiel Renaissance.
Plusieurs changements marquants sont à noter : le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, prend la tête du ministère de l’Intérieur, tandis qu’Édouard Geffray, haut fonctionnaire du ministère de l’Éducation nationale, remplace l’ancienne Première ministre Élisabeth Borne.
Contre toute attente, Gérald Darmanin conserve le ministère de la Justice, alors que Sébastien Lecornu avait exprimé son souhait de ne pas s’entourer de figures ayant des ambitions présidentielles.
Mais cette équipe commence déjà à susciter des remous. Les six ministres de droite ayant accepté d’y participer ont été aussitôt exclus du parti Les Républicains par leur chef Bruno Retailleau, qui avait interdit toute collaboration avec le gouvernement Lecornu 2.
Un premier Conseil des ministres est prévu mardi matin, au retour d’Emmanuel Macron d’un déplacement en Égypte.
Le gouvernement espère y présenter son projet de budget, qui devra ensuite être transmis au Parlement pour examen.
Sébastien Lecornu prononcera dans l’après-midi sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale.
Cependant, la survie du nouveau gouvernement reste incertaine. Le Rassemblement national et La France insoumise ont d’ores et déjà annoncé le dépôt d’une motion de censure.
Seul le Parti socialiste semble encore en position de sauver l’exécutif, mais il pose ses conditions, notamment la suspension immédiate de la réforme des retraites de 2023, toujours rejetée par la gauche.
« Il n’y a pas de très bons signes qui sont donnés », a reconnu Pierre Jouvet, secrétaire général du Parti socialiste, sur BFMTV, tout en précisant que les socialistes attendront la déclaration de politique générale avant de prendre position.
Malgré un ton d’unité affiché, ce nouveau gouvernement s’annonce fragile et pourrait rapidement être confronté à une nouvelle crise politique si la majorité ne parvient pas à se consolider autour de Sébastien Lecornu.
Le Hautpanel