La société civile du secteur des Bapere, dans le territoire de Lubero (Nord-Kivu), tire la sonnette d’alarme face à la hausse vertigineuse du coût du transport entre Manguredjipa et Butembo.
Cette situation coïncide avec une période marquée par une insécurité croissante due aux attaques des rebelles ADF dans la région.
Selon Samuel Kakule Kagheni, président de la société civile des Bapere, le prix du ticket de transport à moto a atteint un niveau jamais enregistré.
« Avant, le trajet coûtait 23 000 francs congolais, soit environ 10 dollars. Aujourd’hui, il faut débourser entre 75 000 et 100 000 francs congolais par personne », a-t-il confié à la presse.
Cette flambée des prix s’explique, selon lui, par l’insécurité persistante mais aussi par le mauvais état de la route, laissée sans entretien depuis plus de huit mois.
Un attributaire avait pourtant été officiellement désigné pour s’en occuper, mais les promesses de réhabilitation formulées en début d’année n’ont jamais été tenues.
Les taximen opérant sur cet axe évoquent plusieurs difficultés :
- la multiplication des barrières sur la route,
- la carence de passagers dans le sens retour,
- et le mauvais état du tronçon, aggravé par les pluies diluviennes.
Dans certains cas, les clients sont obligés de payer le trajet aller et retour, car peu de conducteurs acceptent de se rendre dans cette zone jugée à haut risque.
Depuis plusieurs semaines, le secteur des Bapere et la chefferie de Baswagha sont confrontés à une série d’attaques attribuées aux ADF, provoquant la fuite de nombreuses familles.
Cette insécurité a aussi paralysé d’autres domaines essentiels tels que l’éducation, la santé et le commerce.
La société civile rappelle avoir déjà interpellé, en avril dernier, les autorités provinciales sur le mauvais état de l’axe Butembo–Manguredjipa, long de 100 kilomètres.
À l’époque, elle dénonçait la présence de nids-de-poule et de caniveaux bouchés, favorisant les inondations et freinant le trafic.
Aujourd’hui, la situation s’est encore aggravée : entre Itendi et Kalenguko, des éboulis de terre rendent le passage quasi impossible.
Seuls les piétons et cyclistes peuvent encore emprunter cette voie, tandis que des tonnes de produits agricoles (riz, manioc, bananes ou huile de palme) risquent de pourrir dans les villages.
La société civile des Bapere appelle une nouvelle fois le gouvernement provincial et l’Office des routes à agir d’urgence pour restaurer la circulation et soulager une population déjà éprouvée par l’insécurité.
Le Hautpanel
