L’opposant politique Seth Kikuni a réagi avec ironie à la récente appréciation du franc congolais, présentée par le gouvernement comme une avancée majeure en matière de gouvernance économique.
Pour lui, cette remontée du taux de change n’a aucune valeur concrète puisqu’elle ne se traduit par aucune baisse des prix sur les marchés.
« On joue à faire baisser le dollar, mais pas la misère », suggèrent, selon lui, les réactions populaires.
Dans un long commentaire publié mercredi 19 novembre 2025, l’entrepreneur et homme politique qualifie la communication gouvernementale de “pièce de théâtre en six actes”, estimant que la population congolaise assiste davantage à un spectacle politique qu’à une véritable action économique.
Selon Seth Kikuni, la première étape de cette “pièce” repose sur une mesure « spectaculaire », conçue pour plaire à l’opinion sans résoudre le problème de fond.
Il critique l’écart entre les annonces officielles et la réalité observée dans les marchés, où les prix restent inchangés faute de régulation ou de mesures d’accompagnement.
Il évoque ensuite l’« étape 2 », qu’il considère déjà enclenchée : la propagande. Il accuse le gouvernement de « maquiller l’absurde » et de transformer une décision « incohérente » en une prétendue vision économique.
Poursuivant sa démonstration, Kikuni tourne en dérision l’« étape 3 », qu’il assimile à un recours au mystique : prières, invocations religieuses et « substitution de la superstition à la raison », visant, selon lui, à dissimuler l’absence de stratégie économique claire.
L’« étape 4 » serait celle de la diversion. Dans ce cadre, il accuse les autorités de chercher à pointer l’opposition ou les défenseurs du dollar comme responsables des difficultés économiques, au lieu d’engager de véritables réformes.
Il évoque ensuite « l’étape 5 », consistant à trouver un bouc émissaire extérieur. Il ironise sur la facilité avec laquelle le Rwanda est régulièrement désigné comme responsable de nombreux problèmes congolais, y compris économiques.
Enfin, Seth Kikuni évoque l’« étape 6 » qu’il juge prévisible : le déni présidentiel. Il estime que le chef de l’État, Félix Tshisekedi, pourrait démentir avoir été informé de la décision de la Banque centrale et en rejeter la responsabilité sur ses collaborateurs.
Il accuse ainsi le système de ne jamais sanctionner les responsables ni engager de réformes durables.
Pour l’opposant, ce cycle s’est déjà amorcé et risque de se poursuivre tant que les autorités privilégieront la communication aux mesures concrètes. « Nous sommes déjà à l’étape 2 », avertit-il.
Pendant ce temps, malgré les communiqués officiels sur la reprise du franc congolais, les prix restent inchangés.
Une stabilité qui interroge, d’autant que les ménages congolais continuent de faire face à un coût de la vie élevé.
Pour Seth Kikuni, cette situation met en lumière « l’illusion » d’une amélioration économique qui ne touche pas le quotidien des citoyens.
Le Hautpanel
