La ville d’Uvira, siège provisoire des institutions provinciales du Sud-Kivu, a de nouveau été le théâtre de violents accrochages le dimanche 23 novembre 2025, entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et des miliciens wazalendo, pourtant considérés comme alliés dans la lutte contre les rébellions actives dans l’Est du pays.
Selon l’armée, ces incidents sont survenus à la suite d’actes de “désordre” imputés à certains éléments wazalendo, qui auraient déclenché des tirs sporadiques ayant paralysé une partie de la ville.
L’intervention des FARDC pour rétablir l’ordre a dégénéré, entraînant des échanges de tirs nourris. Le bilan provisoire fait état d’au moins quatre morts et quatorze blessés.
« L’intervention des FARDC faisait suite aux tirs sporadiques entre des faux wazalendo. Le bilan provisoire est de quatre morts, dont un militaire FARDC, deux wazalendo et un motard civil, et 14 blessés, dont 9 civils, 2 militaires FARDC et 3 éléments wazalendo. Plus de trois armes AK-47 ont été récupérées de mains de ces inciviques », a déclaré le lieutenant Réagan Mbuyi Kalonji, porte-parole de l’opération Sukola 2 Sud-Sud-Kivu, précisant que les blessés ont été évacués vers l’hôpital militaire de référence et l’hôpital général d’Uvira.
Cet affrontement n’est pas le premier du genre. Sitôt après la prise de Bukavu par les rebelles de l’AFC/M23, de violentes tensions avaient déjà opposé les FARDC et les wazalendo à Uvira.
Pendant près de trois jours, les combats avaient causé la mort d’une vingtaine de personnes et fait plusieurs blessés, ravivant les inquiétudes sur le manque de contrôle hiérarchique des groupes d’autodéfense.
En moins de 48 heures, trois incidents sécuritaires enregistrés à Luvungi, Sange et Uvira ont coûté la vie à au moins huit personnes.
Une situation que la société civile locale qualifie d’« extrêmement préoccupante », d’autant plus que les rebelles de l’AFC/M23 affichent ouvertement leur intention d’étendre leur conquête vers d’autres zones stratégiques du Sud-Kivu, dont la ville d’Uvira.
Les acteurs de la société civile appellent les autorités provinciales et militaires à prendre des mesures strictes pour encadrer les groupes armés dits d’autodéfense et éviter de nouveaux affrontements qui affaiblissent davantage le front sécuritaire dans cette région sous menace.
Le Hautpanel
