Lors du sommet Union européenne – Union africaine, lundi 24 novembre 2025, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a réaffirmé l’importance de renforcer les échanges commerciaux entre l’Europe et l’Afrique.
Elle a rappelé que l’Europe reste le principal partenaire stratégique du continent, avec des échanges commerciaux privilégiés, surpassant même la Chine, notamment en République démocratique du Congo.
« Dans un monde marqué par des tensions commerciales, un partenariat plus étroit commence par le commerce lui-même. L’Europe est déjà votre principal partenaire commercial : un tiers du commerce africain se fait avec l’Europe, et l’Afrique exporte vers nous plus de deux fois ce qu’elle envoie vers la Chine. La majorité de nos échanges sont exonérés de droits de douane depuis des décennies grâce à nos accords de libre-échange et à nos régimes de préférences. Mais nous pouvons aller encore plus loin », a déclaré Ursula von der Leyen.
Le Corridor de Lobito, qui relie la RDC, la Zambie, la Tanzanie et l’Angola, est au cœur de cette coopération.
Ce projet vise à faciliter l’exportation des minerais critiques vers les marchés mondiaux tout en soutenant le développement local.
« Le Corridor de Lobito ne se limite pas au transport des minerais. Nous travaillons également avec les agriculteurs et les entreprises locales. Des sociétés européennes apportent des formations et les aident à répondre aux normes européennes pour augmenter leurs capacités d’exportation. Cette semaine, la première cargaison d’avocats angolais quittera Lobito pour l’Europe. C’est un exemple concret de commerce mondial comme moteur de croissance locale », a expliqué Ursula von der Leyen.
Elle a ajouté : « Pendant que nous connectons l’Afrique aux marchés mondiaux, nous soutenons aussi le commerce intra-africain. C’est la meilleure façon pour les entreprises africaines de se renforcer et de se préparer à la concurrence mondiale. Avec ce sommet, nous annonçons un soutien renforcé à la Zone de libre-échange continentale africaine. Même en période de tensions mondiales, nous croyons au pouvoir du commerce, car il profite à nos populations et à nos économies. »
Plusieurs entreprises européennes jouent un rôle clé dans le Corridor de Lobito : Mota-Engil (Portugal) est un acteur majeur du consortium Lobito Atlantic Railway (LAR) avec 49,5 % des parts. Vecturis (Belgique) est impliqué dans la gestion opérationnelle du rail.
Trafigura, entreprise de négoce de matières premières avec des liens européens, investit dans les wagons et la modernisation du rail.
Africa Global Logistics (AGL), partie du MSC Group, gère le terminal portuaire de Lobito.
Le projet bénéficie également du soutien institutionnel européen via l’initiative Global Gateway et la Banque européenne d’investissement, ainsi que des États membres engagés dans l’initiative Team Europe (Belgique, Portugal, France, Allemagne, Italie, Espagne, Suède, Pays-Bas) et de plusieurs agences de développement comme l’AFD (France), la GIZ (Allemagne) et RVO (Pays-Bas).
En République démocratique du Congo, le projet est perçu comme une chance stratégique pour développer l’industrie locale.
Lors du Katanga Business Meeting, la Première ministre congolaise a déclaré : « Avec la mise en œuvre du Corridor de Lobito, notre stratégie sur la chaîne de valeur des batteries électriques et notre potentiel minier unique nous donnent les moyens de devenir une plateforme industrielle verte à l’échelle continentale. »
Le Corridor de Lobito apparaît donc comme un symbole concret du renforcement des partenariats entre l’Europe et l’Afrique, combinant commerce, développement local et intégration régionale.
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