Le 15 novembre 2025, un « accord-cadre » a été signé à Doha entre le gouvernement de la République démocratique du Congo et les rebelles de l’AFC/M23, soutenus par le Rwanda, sous la médiation du Qatar.
Cet accord devait renforcer le processus de paix amorcé le 27 juin à Washington. Mais cinq mois plus tard, les affrontements se poursuivent à l’est du pays, fragilisant l’unité nationale.
Sur le terrain, le M23 a repris plusieurs localités au Nord-Kivu et au Sud-Kivu. L’armée congolaise, malgré l’usage de drones, peine à reconquérir ces territoires.
Les analystes parlent d’un enlisement du conflit, une situation qui profite au Rwanda, lequel bénéficie d’une zone tampon riche en ressources minières le long de sa frontière.
Depuis les prises de Goma et Bukavu par le M23 en début d’année, ces régions fonctionnent comme un État parallèle, avec sa police, son système judiciaire et son administration, regroupant près de 12 millions de personnes sur 40.000 km². La balkanisation de facto du pays devient une réalité préoccupante.
Les accords de Washington et de Doha, loin de résoudre la crise, semblent légitimer la présence du M23 dans ces territoires. Sur les huit protocoles de Doha, seuls deux – le cessez-le-feu et l’échange de prisonniers – sont partiellement appliqués.
Les six autres, concernant le désarmement, la réintégration des groupes armés, l’accès humanitaire, la relance économique et la réconciliation, restent en suspens.
Les experts appellent à l’implication de toutes les forces politiques, y compris l’opposition non armée, pour trouver une solution durable.
Une nouvelle médiation, sous l’égide du président togolais Faure Gnassingbé pour le compte de l’Union africaine, est régulièrement évoquée, mais le chemin reste semé d’embûches.
La paix en RDC reste donc fragile : les armes continuent de parler là où les accords diplomatiques peinent à s’imposer, et l’avenir du pays pourrait être marqué par une partition de fait si aucune solution n’est trouvée rapidement.
Le Hautpanel
