Les pourparlers de paix sur l’Ukraine connaissent une nouvelle phase tendue. Après des échanges à Genève entre Américains, Européens et Ukrainiens, le président Volodymyr Zelensky a salué des avancées, tout en insistant sur le fait qu’il faudrait « beaucoup plus » pour parvenir à une véritable paix avec la Russie.
Selon le professeur en relations internationales Michel Liégeois (UCLouvain), les négociations restent floues sur des points cruciaux, notamment les concessions territoriales.
Il explique que l’Ukraine pourrait envisager une cession temporaire de certains territoires conquis par la Russie, sans pour autant reconnaître officiellement un changement de frontières, ce qui constituerait une « ligne rouge » pour Kiev et l’Europe.
Ces discussions se déroulent selon une méthode inhabituelle, qualifiée de « Trump-style » : les États-Unis proposent un plan unilatéral en 28 points, laissant peu de marge de négociation à l’Ukraine.
Une fois la réponse de Kiev obtenue, Washington pourrait se tourner vers Moscou pour obtenir un compromis, combinant menaces et pressions politiques et économiques.
La Russie, fragilisée économiquement, pourrait être plus ouverte à la discussion, bien que la conquête complète de l’Ukraine reste improbable.
Michel Liégeois estime que l’on pourrait se rapprocher d’un point où un accord deviendrait possible, mais probablement davantage dans l’intérêt de Vladimir Poutine que de Kiev.
Pendant ce temps, l’Europe se retrouve marginalisée. Sur des sujets cruciaux comme l’adhésion de l’Ukraine à l’UE ou la reconstruction du pays, Donald Trump semble imposer sa vision sans réelle consultation avec Bruxelles.
Sur le terrain, les Ukrainiens restent sceptiques et craignent que leur pays soit bradé. La paix apparaît donc encore lointaine, dépendante de négociations délicates où chacun joue sa partie avec prudence.
Le Hautpanel
