Le Gouvernement de la République du Rwanda, a affirmé, ce mercredi 21 décembre 2022, dans un communiqué, qu’accuser le gouvernement rwandais d’appui aux groupes armés en République Démocratique du Congo, reflète un refus de la part de la communauté internationale de faire face aux causes profondes du conflit à l’Est de la RDC, et d’autre part, un refus de demander des comptes à l’État ainsi qu’aux acteurs non-étatiques qui sont responsables de cet héritage d’échec.
Selon ce communiqué du Bureau du porte-parole du gouvernement rwandais, le Rwanda a le droit de veiller à son intégrité territoriale et se réserve le droit de se défendre contre toute attaque contre ses citoyens et de ses frontières.
Ci-dessous le communiqué sur la réponse du gouvernement rwandais aux accusations d’appui aux groupes armés en RDC :
« Accuser le Rwanda d’appuyer le groupe armé congolais M23 est trompeur et détourne l’attention aux causes réelles d’un conflit continu à l’Est de la RDC. Cela a un impact sur la sécurité des pays voisins, y compris le Rwanda. C’est une erreur de confondre les mesures mises en place par le Rwanda pour sécuriser ses frontières, avec un appui à un groupe armé en particulier en RDC. Ces récurrentes et vieilles accusations, ignorent et sapent les efforts fournit par les leaders régionaux pour obtenir une paix durable et en particulier, les initiatives de Nairobi et de Luanda, envers lesquelles le Rwanda est totalement engagé.
Comme tous les états à travers le monde, le Rwanda a le droit de veiller à son intégrité territoriale et se réserve le droit de se défendre contre toute attaque contre ses citoyens et de ses frontières. Ces dernières années, l’intégrité territoriale du Rwanda a été régulièrement violée par les FARDC et les FDLR notamment, lors d’une attaque brutale de ces derniers qui a eu lieu à Kinigi en octobre 2019, une zone touristique au nord du Rwanda, attaque lors de laquelle, 14 innocents ont été tués. Plus tôt cette année, plusieurs incidents transfrontaliers dont de tirs de roquette ont eu lieu mais également, des incursions au Rwanda par des soldats des forces armées congolaises.
Une violation de l’espace aérien rwandais par un avion de chasse congolais a eu lieu en novembre dernier. Ceci s’ajoute au ciblage des zones frontalières avec le Rwanda, par les FDLR qui se battent aux côtés des FARDC contre d’autres groupes armés à l’Est de la RDC.
Il n’y a eu aucun compte rendu concernant les échecs du Gouvernement de la RDC à combattre et à régler d’une part, le problème de plus de 130 groupes armés qui pullulent sur son territoire, et d’autre part, les graves abus commis contre des civiles par les forces armées congolaises et les groupes armés meurtriers en ce compris, le reste de la milice génocidaire des FDLR qui ont été protégé depuis des dizaines d’années en RDC.
Les autorités congolaises ont également permis la propagation des discours virulents de haine anti-Rwandophone et anti-Tutsi, l’incitation publique, les lynchages, et les violences ciblées tels que détaillés dans les rapports des Nations Unies et d’autres organisations régionales et internationales. Le Rwanda accueille plus de 80 000 réfugiés congolais vivant dans les camps des réfugiés et beaucoup d’entre eux, y sont établit depuis plus de 20 ans.
La communauté internationale devrait plutôt avoir le courage et la décence d’exiger du gouvernement congolais l’arrêt des persécutions d’un groupe particulier de citoyens congolais ainsi que, le respect de leur droit de retourner dans leur pays en toute sécurité au lieu de les laisser souffrir de manière permanente dans ces camps. Tenter de gérer des situations complexes simplement en répétant et en amplifiant les fausses allégations du Gouvernement de la RDC ne peut mener à une solution durable. Notamment, la médiatisation du « massacre de Kishishe », une fabrication du Gouvernement de la RDC qui l’a attribué au M23, et qui s’est rapidement répandu sans qu’aucune enquête conduite par une entité crédible et indépendante ait eu lieu pour établir les faits alors qu’il y a des indications qu’il y a eu au contraire une confrontation entre le M23 et des groupes armés illégaux alliés aux FARDC.
Ceci est encore une fois le symbole d’un désordre qui règne en RDC et démontre comment le chaos y a été encouragé et maintenu depuis des décennies. Il est utile de rappeler que l’opération de maintien de la paix des Nations Unies « MONUSCO », est présente en RDC depuis plus de 22 ans, avec un coût dépassant le milliard de dollars par an et sans résultats tangibles.
Accuser le Rwanda reflète un refus de la part de la communauté internationale de faire face aux causes profondes du conflit à l’Est de la RDC, et d’autre part, un refus de demander des comptes à l’État ainsi qu’aux acteurs non-étatiques qui sont responsables de cet héritage d’échec ».
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