La Chine a déclaré ce mercredi 08 Juillet qu’elle serait heureux de rejoindre les négociations nucléaires trilatérales avec la Russie et les États-Unis, à condition que les États-Unis soient prêts à réduire leur arsenal nucléaire au niveau de Pékin.
Washington a demandé à plusieurs reprises à la Chine de se joindre aux négociations trilatérales pour prolonger New START, un traité phare sur les armes nucléaires entre les États-Unis et la Russie qui est entré en vigueur en 2011 et doit expirer en février de l’année prochaine.
Fu Cong, chef du département du contrôle des armements du ministère chinois des Affaires étrangères, a réitéré mercredi aux journalistes à Pékin que la Chine n’avait aucun intérêt à se joindre à la négociation avec les anciennes superpuissances de l’époque de la guerre froide, étant donné que l’arsenal nucléaire américain est environ 20 fois plus grand que de la Chine.
Pour le responsable chinois du contrôle des armements, l’invitation américaine à se joindre aux pourparlers nucléaires avec l’administration Trump et la Russie ne “rien d’autre qu’un stratagème pour détourner l’attention” de l’objectif présumé des États-Unis de s’éloigner des nouveaux pourparlers nucléaires avec la Russie, a -t-il déclaré à Reuters.
“Je peux vous assurer que si les États-Unis disent qu’ils sont prêts à descendre au niveau chinois, la Chine serait heureuse de participer le lendemain“, a-t-il déclaré. “Mais en fait, nous savons que cela n’arrivera pas.”
“Le véritable objectif [des États-Unis] est de se débarrasser de toutes les restrictions et d’avoir la liberté de rechercher la supériorité militaire sur tout adversaire, réel ou imaginaire”, a-t-il ajouté.
La Russie et les États-Unis ont entamé un nouveau cycle de négociations nucléaires sur le nouveau traité de réduction des armes stratégiques (START) le mois dernier, avec le haut responsable du contrôle des armements de l’administration Trump.
Le nouveau START, négocié sous l’administration Obama, plafonne le nombre d’ogives nucléaires que chaque pays peut déployer à 1 550 chacun. L’accord devrait expirer en février 2021.
Ce traité est le dernier accord sur les armes nucléaires entre les deux pays, après que l’administration Trump a mis fin à un traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire l’année dernière. Ce pacte a également été critiqué car il ne couvrait pas la Chine.
Marshall Billingslea, négociateur américain cité par Reuters, a déclaré aux journalistes après les pourparlers de Vienne que tout nouvel accord devait soumettre la Chine à des restrictions. Il a exprimé l’espoir que d’autres membres de la communauté internationale feraient pression sur la Chine pour qu’elle se joigne aux pourparlers à l’avenir.
Car il estime qu'”un accord de contrôle des armes nucléaires à trois voies, à notre avis, a les meilleures chances d’éviter une course aux armes nucléaires à trois voies incroyablement déstabilisatrice”.
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