Le représentant permanent de la France auprès des Nations Unies au conseil de sécurité, Nicolas De Rivière, a déclaré mardi 20 février 2024 à New York, que le Rwanda doit mettre un terme à son soutien au groupe armé M23, ainsi que la présence de ses forces sur le territoire congolais. C’était au sujet de la situation sécuritaire à l’Est de la République Démocratique du Congo.
Ci-dessous sa déclaration devant le Conseil de sécurité des Nations Unies :
« Je remercie Mme Keïta pour son intervention, et je tiens à lui renouveler le plein soutien de la France.
La France condamne l’offensive du M23 déclenchée le 7 février contre la ville de Saké et le soutien qu’apporte le Rwanda à ce groupe, ainsi que la présence de ses forces sur le territoire congolais. Il doit y être mis un terme. La souveraineté et l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo doivent être respectées. Un seuil a été franchi avec le déploiement et l’utilisation en territoire congolais de systèmes anti-aériens qui ne correspondent pas aux capacités d’un simple groupe armé. La sécurité de l’aéroport de Goma doit également être garantie.
La France est convaincue que le soutien aux groupes armés, quels qu’ils soient, ne fera que contribuer à l’escalade. C’est la raison pour laquelle, avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni, elle a proposé l’inscription sur la liste des sanctions des Nations Unies de six nouveaux individus, appartenant notamment au M23 et au FDLR. Cette décision vient d’être approuvée par l’ensemble des membres du Conseil de sécurité. L’ensemble des parties doit contribuer à la désescalade et tout faire pour maîtriser les tensions. Les forces armées de la République démocratique du Congo doivent cesser de leur côté toute collaboration avec les FDLR, comme s’y sont engagées les autorités congolaises.
La France est préoccupée par la dégradation de la situation humanitaire et elle appelle toutes les parties à préserver les populations civiles, en particulier les camps de déplacés, conformément aux principes du droit international humanitaire. Elle renouvelle sa condamnation des discours de haine ciblant certaines communautés, notamment tutsi.
Le dialogue doit reprendre sans tarder. La France soutient les efforts des partenaires de la région, notamment ceux des Etats-Unis et de l’Angola. Elle salue en particulier la rencontre au niveau des chefs d’Etat les 16 et 17 février en marge du sommet de l’Union africaine. Seule la voie du dialogue, le respect de la feuille de route de Luanda et la relance du processus de Nairobi permettront une solution durable à cette crise. Le M23 doit se retirer de ses positions et s’y cantonner. Son retrait des abords de Saké doit être une opportunité pour réamorcer les efforts de paix. Tout doit être fait pour éviter que la crise actuelle se propage dans toute la région.
La France dénonce les attaques contre la MONUSCO et contre les emprises diplomatiques qui ont eu lieu à Kinshasa et dans le reste du pays. L’attaque d’un drone de la MONUSCO par un missile sol-air est inacceptable. Plusieurs casques bleus ont été blessés suite à l’attaque d’un hélicoptère de la MONUSCO. Nous sommes également préoccupés par les campagnes de manipulation de l’information qui attisent ces violences. Nous saluons les déclarations des autorités congolaises visant à y mettre un terme et les appelons à continuer de tout faire pour respecter leurs obligations à cet égard.
Enfin, la France salue l’action déterminée de la MONUSCO et des casques bleus. Les combats depuis le 7 février ont démontré que la coordination avec la force régionale de la SADC est essentielle et doit être renforcée. La France soutient la MONUSCO dans la mise en œuvre de son mandat. Elle restera vigilante à ce que les auteurs d’attaques contre les casques bleus soient tenus responsables de leurs actes ».
Le Hautpanel