La province du Kongo central risque d’être une entité administrative ingouvernable à cause des intérêts politiciens de ses dirigeants.
A l’assemblée provinciale de Matadi, la journée a été marquée par des incidents entre les partisans du gouverneur réhabilité par le vice –premier ministre de l’intérieur et ceux des députés et combattants des partis politiques hostiles au gouverneur Atou Matubuana .
Les élus provinciaux se sont bousculés comme les élèves de l’école primaire jusqu’à casser les chaises et tables de l’assemblée provinciale du Kongo central, jusqu’à ce que la police n’ intervienne en utilisant les armes pour disperser les fauteurs de trouble. La motion de défiance déposée contre le gouverneur Atou Matubuana Nkuluki par l’Honorable André Masumbu Baya. En dépit des incidents qui ont pertubé la plénière suivie de sa délocalisation à un autre endroit, 24 députés sur les 41 ont destitué le chef de l’exécutif provincial du Kongo Central.
Selon les sources indépendantes à Matadi, présentement les députés sont divisés. Ceux des Cataractes estiment que c’est à leur tour de diriger la province, car toutes les années les gouverneurs étaient les ressortissants du Bas-fleuve.
Tandis que les autres s’accrochent sur l’aventure de Mimi avec le vice-gouverneur de province, Justin Luemba.
Contexte
Depuis que la plénière de l’Assemblée provinciale du mercredi 27 novembre 2019, qui avait autorisé le gouverneur intérimaire, Marcel Matumpa, de remanier et d’opérer des profonds changements dans les services de l’État, 48 heures ont suffi, soit le vendredi 29 novembre 2019, pour que le vice-premier Ministre et Ministre national de l’Intérieur, Gilbert Kankonde, puisse réhabiliter, à la surprise générale de tous, Atou Matubuana-Justin Luemba, court-circuitant ainsi les dispositions antérieures prises localement, lesquelles dispositions allaient, selon plusieurs analystes, calmer les esprits restés surchauffés et peut-être enfin, permettre à la province de décoller.
Malheureusement, à la diffusion de ce message officiel du VPM Kankonde, l’indignation et la déception de la population étaient à son comble. « Le pouvoir en place venait de cracher sur le peuple Kongo », clamait-t-on partout à travers les villes et villages de la province où l’information est tombée comme un cheveu dans la soupe.
Au Front Commun pour le Congo (FCC), la déclaration de son Coordonnateur national, Néhémie Mwilanya Wilondja ne s’est pas fait attendre. Le 30 décembre 2019, le regroupement politique qu’il pilote, a lui aussi suivi avec étonnement la décision du VPM réhabilitant le gouverneur et son vice-gouverneur.
Pour sa part, après avoir pris immédiatement ses fonctions par la tenue, le samedi 30 novembre 2019, de son tout premier conseil des ministres depuis sa réhabilitation, le gouverneur Atou Matubuana Nkuluki avait été notifié le lundi 02 décembre 2019 par le président de l’organe délibérant du Kongo Central qui l’invitant à se présenter à la séance plénière de ce mercredi 04 décembre 2019 à 11 heures pour aller présenter ses éléments de défense contre la motion de défiance déposée contre lui par l’honorable André Masumbu Baya.
Le 03 décembre 2019 à 1 heure du matin, un arrêté venait d’être lu à la RTNC/Kongo Central annonçant le réaménagement technique du gouvernement provincial qui ne compte plus que de neuf ministres. Marcel Matumpa, l’intérimaire et Anne-Marie Tsasa, la Secrétaire générale du gouvernement, épouse à l’honorable André Masumbu Baya, l’auteur de la motion de défiance contre le gouverneur Atou, sont limogés. Le ministre Pierre Kabangu reprend son poste de ministre des Finances, Economie, Commerce, Industrie, PME et Artisanat. Tandis que les postes des commissaires généraux sont suspendus.
Le gouverneur a aussi abrogé tous ces arrêtés pris par l’intérimaire Marcel Matumpa notamment ceux ayant relevé le ministre des Finances de ses fonctions, nommant un DG et un DGA à la Direction générale des recettes du Kongo central, suspendant l’Administrateur du territoire de Seke-Banza, abrogeant l’arrêté nommant un chargé de mission et des experts à la DGR/KC par Atou Matubuana, créant le Fonds routier du Kongo central. Selon le chef de l’exécutif provincial réhabilité, son intérimaire aurait outrepassé ses prérogatives.
Au sein du bureau de l’Assemblée provinciale, une lettre avait été adressée lundi 02 décembre 2019 au président Matusila par trois de ses collègues du bureau. Ces derniers fustigent son initiative unilatérale d’avoir notifié le gouverneur Atou Matubuana d’une motion de défiance initiée à son encontre sans que d’autres membres du bureau ne soient informés. Ceux-ci accusent Matusila de violations flagrantes et répétées du Règlement intérieur régissant leur organe délibérant.
Dans la recherche des solutions, le vice-premier Ministre de l’Intérieur, Gilbert Kankonde a convoqué tous les membres du bureau de l’Assemblée Provinciale du Kongo-central à Kinshasa.
Au demeurant, la province du Kongo central est l’une la plus développée de la République démocratique du Congo à cause de ses ports à Boma et à Matadi, et celui en eau profonde qui sera construit bientôt à Banana.
Pour rappel, les professeurs des universités de la république démocratique du Congo, nombreux avaient estimé qu’il fallait découper la province en trois provinces autonomes à savoir : la province du Bas –fleuve, des cataractes et de Lukaya. Ainsi chaque province allait avoir son gouverneur et ses ministres.
Pour ces professeurs des universités , au même titre que les autres provinces du Katanga, Équateur et Kasai , Bandundu, Province Orientale, les provinces découpées devraient donner du travail aux nombreux universitaires qui terminent les études aussi bien au pays qu’ à l’étranger .
Si on avait écouter ces professeurs, il n’y aurait pas eu ce genre de bagarre pour le poste au gouvernorat du Kongo central.
Ils avaient même proposé que les villes de Boma, Matadi, et Mbanza-ngungu pourraient rester autonomes ou l’on aurait à élire les maires.
Mais comme les politiques sont drôles tous se sont ligués contre les professeurs qui ont exprimé cette opinion.
La question est de savoir où nous en sommes aujourd’hui avec la prétention politique d’unitarisme ou outrance ?
En tout cas , si l’on ne prend garde, la province demeurera ingouvernable car le peuple Ne kongo n’aime pas des bruits.
Qui vivra verra. L’histoire nous donnera raison.
Le Hautpanel/Pax Nkembo