Mercredi , 04 novembre 2020, le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed Ali a annoncé, au cours d’un discours télévisé, l’état d’urgence de six mois dans la région du Tigré, après de nouveaux affrontements entre l’armée éthiopienne et le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).
En raison d’une nouvelle attaque meurtrière contre une base militaire éthiopienne la nuit de mardi à Mekele, la capitale de la région du nord du Tigré, et dans la ville de Dansha, au cours de laquelle «plusieurs personnes sont mortes», le premier ministre éthiopien Abiy, a ordonné le déploiement de son armée pour affronter le TPLF, considéré comme responsable de l’attaque.
Pour sa part, Debretsion Gebremichael, le chef du Tigré, a averti lundi qu’un conflit sanglant pourrait éclater, accusant les dirigeants éthiopiens et érythréens de faire «tous les préparatifs nécessaires pour déclencher la guerre contre le Tigré».
Le lauréat du prix Nobel de la paix 2019, Abiy Ahmed a précisé que la ligne rouge a été franchie, a cet effet, ses militaires sont appelés à se confronter au gouvernement régional du Tigré.
Les combats se sont poursuivis mercredi après-midi et le TPLF affirmait avoir capturé et tué des officiers de l’armée éthiopienne, selon un communiqué du gouvernement quelques heures plus tard.
Au Tigré, un message diffusé sur Tigray TV,accuse le gouvernement fédéral de déployer des troupes pour «forcer le peuple de Tigray à se soumettre par la force», et a déclaré que le gouvernement régional agissait «pour éviter des mesures plus destructrices».
Ils ont interdit les déplacements des militaires éthiopiens au Tigré et ont mis en garde contre des «mesures proportionnelles» pour tout dommage aux personnes ou aux biens.
Pour rappel, le TPLF faisait partie de la coalition gouvernementale éthiopienne avant que le premier ministre Abiy Ahmed ne prenne ses fonctions en 2018 et n’annonce des réformes politiques radicales.
Cependant, ces réformes ont causé des fissures ethniques et autres en Éthiopie. Mécontent, le TPLF militairement armé a quitté la coalition en 2019 et est devenu hostile au gouvernement d’Addis-Abeba.
Au regard de cette situation, l’Éthiopie se projette déjà dans une guerre ou un conflit interethnique et interreligieux de masse qui pourrait affecter l’Afrique de l’Est et le Moyen-Orient avec une crise humanitaire et sécuritaire énorme.
Le Hautpanel