Le Cardinal Fridolin Ambongo, Archevêque métropolitain de l’archidiocèse de Kinshasa et président du Symposium des Conférences Episcopales d’Afrique et Madagascar (SCEAM) a rendu public, jeudi 11 janvier 2024, le résumé consolidé des positions adoptées par diverses Conférences Episcopales nationales et internationales à travers le continent africain en réponse à la déclaration du dicastère pour la doctrine de la foi « fiducia supplicans » publiée le 18 décembre 2023 à Rome.
Les évêques africains disent non à la bénédiction des couples homosexuels. Pour prendre cette position, les évêques se sont appuyés sur certains textes de la parole de Dieu comme Lv 18, 22-23, Gn 19, 4-11, Rm 1, 26-33 et sur le contexte culturel africain profondément enraciné dans les valeurs de la loi naturelle concernant le mariage et la famille. En effet, le mariage des homosexuels est contradictoire aux normes culturelles africaines.
“En résumé, les Conférences Épiscopales à travers l’Afrique, qui ont fortement réaffirmé leur communion avec le Pape François, estiment que les bénédictions extra-liturgiques proposées dans la Déclaration Fiducia supplicans ne pourront pas se faire en Afrique sans s’exposer à des scandales. Elles rappellent, comme le fait clairement Fiducia supplicans, au clergé, aux communautés religieuses, à tous les croyants et aux personnes de bonne volonté, que la doctrine de l’Église sur le mariage chrétien et la sexualité reste inchangée.
Pour cette raison, nous, Évêques africains, ne considérons pas comme approprié pour l’Afrique de bénir les unions homosexuelles ou les couples de même sexe parce que, dans notre contexte, cela causerait une confusion et serait en contradiction directe avec l’éthos culturel des communautés africaines. Le langage de Fiducia supplicans demeure trop subtil à comprendre pour les gens simples. Par ailleurs, il reste très difficile de convaincre que des personnes de même sexe qui vivent dans une union stable ne revendiquent pas la légitimité de leur propre statut.
Nous, Évêques africains, insistons sur l’appel à la conversion de tous. À la manière d’Osée, Jésus vient pour témoigner de la tendresse de Dieu: << il n’est pas venu appeler les justes, mais les pécheurs » (Mt 9, 3). Cela ne fait aucun doute. Mais Jésus tend aussi la main au pécheur pour qu’il se lève, pour qu’il se convertisse (cf. Mc 1, 5). Après avoir témoigné de tant de tendresse pour la femme adultère, il lui dit : « va désormais, ne pèche plus » (Jn 8, 11). Comme sel de la terre et lumière du monde (cf. Mt 5, 13-14), la mission miséricordieuse de l’Église est d’aller à contre-courant de l’esprit du monde (cf. Rm 12, 2) et de lui proposer le meilleur, même s’il est exigeant”, a écrit le Cardinal Fridolin Ambongo, président du SCEAM dans ce document.
Par ailleurs, les évêques africains soulignent qu’ils réfléchiront encore sur la valeur du thème général de « fiducia supplicans », au-delà des seules bénédictions pour les couples en situation irrégulière.
« Certains pays préfèrent avoir plus de temps pour l’approfondissement de la Déclaration qui, en fait, propose la possibilité de ces bénédictions mais ne les impose pas. Quoi qu’il en soit, nous réfléchirons encore sur la valeur du thème général de ce document, au-delà des seules bénédictions pour les couples en situation irrégulière, c’est-à-dire sur la richesse des bénédictions spontanées dans la pastorale populaire », a-t-il ajouté.
Ainsi, les prélats catholiques invitent les fidèles à ne pas se laisser ébranler.
Le Hautpanel