Pour la première fois, l’armée ukrainienne a utilisé mercredi 20 novembre 2024 les missiles britanniques Storm Shadow contre une cible en territoire russe, marquant une escalade significative dans le conflit en cours. L’information, rapportée par plusieurs médias britanniques, survient au lendemain de l’utilisation par l’Ukraine de missiles américains ATACMS sur des positions russes. Cette décision aurait été prise avec l’aval de Londres, une première qui pourrait redéfinir les lignes rouges des puissances occidentales.
Selon le Financial Times, plusieurs missiles Storm Shadow ont été tirés sur au moins une cible militaire russe, bien que les détails de l’opération demeurent flous. Le quotidien cite des sources anonymes, dont un haut responsable occidental. La chaîne SkyNews a également confirmé l’utilisation de ces missiles, tout en soulignant l’absence de déclaration officielle de la part de Kiev et de Londres.
Le média ukrainien Defense Express avance que la frappe aurait visé un poste de commandement enterré à Marino, dans l’oblast de Koursk, à 30 km du front. Ce site, un palais historique du XIXe siècle, abriterait un centre de communication militaire russe et pourrait avoir accueilli des officiers nord-coréens, un scénario jugé plausible par l’Institute for the Study of War.
Une réponse à une alliance russo-nord-coréenne ?
Le Guardian indique que cette autorisation de tir aurait été donnée par le Royaume-Uni en réponse au soutien militaire nord-coréen à la Russie. Si ces informations sont confirmées, cela marquerait une évolution majeure dans le positionnement occidental vis-à-vis du conflit, au risque d’une réaction forte de Moscou.
Le ministre britannique de la Défense, John Healey, interrogé au Parlement, a refusé de commenter, déclarant qu’il ne souhaitait pas divulguer de « détails opérationnels ».
Une ligne rouge franchie ?
Jusqu’à présent, les puissances occidentales fournissaient à l’Ukraine des missiles de longue portée, tout en limitant leur usage au territoire ukrainien. Les missiles Storm Shadow, développés conjointement par le Royaume-Uni et la France, disposent d’une portée de plus de 250 km. Leur emploi sur le sol russe, tout comme celui des missiles ATACMS (portée de 300 km), illustre un changement d’approche des alliés de Kiev.
Moscou a réagi en dénonçant une « escalade dangereuse ». Le Kremlin considère depuis longtemps l’usage de ces armes sur son territoire comme une ligne rouge, un point qui pourrait accentuer les tensions internationales.
Vers une intensification du conflit
Avec l’utilisation des missiles Storm Shadow et ATACMS, Kiev montre sa volonté d’élargir le champ de ses frappes stratégiques, bénéficiant désormais d’un soutien occidental plus affirmé. Cependant, ce tournant pose de nouvelles questions sur l’équilibre des forces et les limites que les alliés de l’Ukraine sont prêts à franchir dans ce conflit de plus en plus globalisé.
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