Le Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), a rejeté les conclusions du Sommet extraordinaire de la Conférence des Chef d’Etat et de Gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) proposées pour la sortie de crise au Mali et exige plus que jamais la démission du Président Ibrahim Boubacar Keita et son gouvernement, dans un communiqué rendu public ce mardi 28 juillet 2020.
Le M5-RFP déclare avoir appris avec étonnement les conclusions du Sommet extraordinaire de la Conférence des Chef d’état et de Gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) tenu le 27 juillet 2020, lesquelles conclusions, à l’instar des propositions de la mission conduite sur le terrain par l’ancien président nigérian, Goodluck Jonathan, continue de ramener la crise sociopolitique au Mali à un simple contentieux électoral du deuxième tour du scrutin législatif.
Le mouvement d’opposition que dirige l’Imam Mahmoud Dicko a souligné que les décisions du Sommet des Chefs d’État de la CEDEAO reposent sur des “approximations très improbables” telles que la démission hypothétique de députés dont l’élection est contestée, l’injonction faite au président Ibrahim Boubacar Keïta d’user de pouvoirs exceptionnels constitutionnels pour une reconstitution au forceps de la Cour constitutionnelle, la composition partielle d’un gouvernement, etc.
Le communiqué précise que le M5-RFP constate, avec regret, que les conclusions du Sommet des Chefs d’Etat ne tiennent pas compte de la profondeur et de la gravité de la crise sociopolitique qui hypothèque l’avenir du Mali, ne correspondent aucunement aux attentes et aspirations du Peuple malien et surtout violent les lois et la Constitution du Mali que respectent le Mouvement.
Par ailleurs, le mouvement d’opposition malienne note que le Sommet a cru bon d’insister sur la mise en place par la CEDEAO “d’un régime de sanctions contre ceux qui poseront des actes contraires au processus de normalisation de cette crise”, a précisé le communiqué.
Le M5-RFP a signalé que plusieurs abus ont été enregistrés sous le règne d’Ibrahim Boubacar Keita et voit dans cet acte de la CEDEAO le soutien total au président Keita.
“Pourtant, les conséquences catastrophiques de la mauvaise gouvernance de M. Ibrahim Boubacar Keita, les violations récurrentes de la Constitution de son fait et sous son magistère, la confiscation des principes républicains garantissant l’alternance démocratique, jurent avec la protection dont ses pairs semblent le couvrir, en méconnaissance totale de l’article 32 du Protocole A/SP1/12/01 de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance disposant que : «les États membres conviennent de ce que la bonne gouvernance (…) est essentielle pour la préservation de la justice sociale, la prévention des conflits, la sauvegarde de la stabilité politique et de la paix et le renforcement de la démocratie». A défaut, une gamme de sanctions prévues aux articles 44 et suivants dudit Protocole frapperait l’État contrevenant.”
A cet effet, le M5-RFP réaffirme sa détermination de mener son combat pour sauver le Mali menacé de disparition en tant qu’État, Nation , Démocratie et République Laïque et exige plus que jamais la démission d’Ibrahim Boubacar Keïta et son gouvernement qui portent l’entière responsabilité de cette sinistre perspective pour leur pays.
Le Mouvement d’opposition Malienne réitère également son exigence d’actions judiciaires y compris devant la Cour pénale internationale (CPI) contre les auteurs, commanditaires et complices des tueries et exactions commises contre les manifestants aux mains nues par les Forces spéciales antiterroristes (FORSAT), tant à Sikasso qu’à Bamako, dans les rues, domiciles et lieux de culte, et exige la libération de l’Honorable Soumaïla Cissé, Chef de file de l’opposition, qui avait été enlevé par un groupe terroriste en mars dernier, à la veille des législatives.
Avant de conclure que le “Peuple malien demeurera mobilisé et déterminé pour la mise en œuvre de son droit constitutionnel à la désobéissance civile, sur l’ensemble du territoire national et dans la Diaspora, jusqu’à l’aboutissement de son combat patriotique pour la restauration d’un Mali démocratique, républicain et laïc, doté d’une gouvernance responsable et vertueuse”, a conclu le communiqué du M5-RFP.
Le Hautpanel