Ce matin du vendredi 4 avril 2025, un calme précaire s’installe à Masisi-Centre après des affrontements violents survenus la veille entre les rebelles du M23-AFC-RDF et les miliciens Wazalendo de l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS).
Ces combats laissent un bilan tragique avec six morts, huit blessés et deux disparus, selon des sources locales.
Les affrontements se déroulent principalement dans le quartier de Camp Saio. Une famille y est décimée : le père, la mère et un enfant sont blessés, tandis que leur fille meurt à leur domicile, situé sur l’avenue de la Mosquée.
L’avenue Kamatembe devient également le lieu d’un drame, où deux enfants perdent la vie et leur mère est gravement blessée.
Des informations provenant de la société civile de Masisi révèlent que plusieurs autres blessés reçoivent des soins à l’hôpital général de Masisi.
À Masisi-Centre, la situation reste tendue. « Il y a un calme précaire ce vendredi », indique un rapporteur de la société civile.
Cependant, certains miliciens wazalendos de l’APCLS saccagent des boutiques et des habitations. Une personne est même blessée et reçoit actuellement des soins à l’hôpital de Masisi.
Le mercredi 3 avril, les affrontements se poursuivent sur plusieurs collines autour de Masisi-Centre et Ngungu.
Les combattants de l’APCLS lancent un assaut pour rouvrir la route. Leur présence est signalée à Ngumba, avant d’atteindre Bihambwe, en direction de Kironge et Busekere.
Pendant les tirs, six civils sont tués, et deux autres sont dans un état critique à l’hôpital. À Ngungu, les combattants de l’APCLS se réorganisent vers Numbi, dans l’objectif de reconquérir la zone perdue.
La population fuit les violences. De nombreux habitants trouvent refuge dans les locaux de l’hôpital général de Masisi, où l’afflux de déplacés surcharges les infrastructures.
D’autres se dirigent vers des localités plus sûres, telles que Mutiri, Lushebere, Katale, Bihambwe et Rubaya, désormais considérées comme des havres de paix, loin des affrontements.
Le climat reste très tendu dans la zone. Bien que l’accalmie apparente persiste ce matin, des tirs intermittents perturbent la tranquillité de la journée.
La prudence prévaut parmi la population, et les activités économiques sont presque à l’arrêt, à l’exception de quelques commerçants.
L’après-midi du jeudi 3 avril, les marchands hésitent à exposer leurs marchandises en soirée, témoignant de la peur persistante.
Les affrontements laissent également place à des actes de pillage. Des individus armés attaquent le couvent de l’Église catholique, ajoutant à la violence de cette crise.