Le Sénat congolais se retrouve au cœur d’une tempête politique. Jeudi 15 mai 2025, les sénateurs se réunissent à huis clos pour examiner une requête explosive : la levée des immunités de l’ancien président Joseph Kabila, aujourd’hui sénateur à vie.
À l’origine de cette démarche, un réquisitoire de l’auditeur général des FARDC, qui accuse Kabila d’être impliqué dans la rébellion du M23.
En réponse, le président du Sénat, Sama Lukonde, fait appliquer le règlement intérieur pour organiser une séance fermée au public et à la presse.
À l’issue de cette plénière, une commission ad hoc est mise en place, avec un délai de 72 heures pour rendre ses conclusions.
Mais cette procédure soulève déjà de nombreuses contestations. La loi de 2018, qui encadre le statut des anciens chefs d’État, est claire : seul le Congrès – une réunion conjointe des deux chambres du Parlement – peut autoriser des poursuites contre un ancien président.
L’auditeur général, lui, contourne cette exigence en invoquant le statut de sénateur à vie de Joseph Kabila.
Une stratégie qui fait grincer des dents. Dans les rangs de l’opposition comme au sein de la société civile, plusieurs voix dénoncent une manœuvre illégale et une violation manifeste de la Constitution.
Pourtant, d’après plusieurs sources internes au Sénat, la majorité penche en faveur de la levée des immunités.
Le verdict est attendu d’ici dimanche. S’il est favorable à la requête, Joseph Kabila pourrait être le premier ancien président congolais à faire face à la justice.