Une enquête de l’Organisation des nations unies (ONU) a révélé dans son rapport d’enquête que les attaques perpétrées par les rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) contre les civils dans les provinces orientales de la République démocratique du Congo (RDC), même bien au-delà des zones dans lequel il opérait auparavant, au cours des 18 derniers mois, causant es attaques plus de 1.000 morts et des dizaines de blessés, pourraient constituer des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre.
La source souligne que les ADF sont militairement actives sur le territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu, depuis plus de trois décennies. Mais à la suite de campagnes militaires contre le groupe armé, en particulier depuis octobre 2019, les combattants des ADF se sont dispersés en petits groupes et certains de ces groupes ont fui vers d’autres régions, en particulier vers le territoire d’Irumu dans la province voisine de l’Ituri, où le nombre et l’intensité des attaques ont augmenté significativement.
Selon un rapport du Bureau conjoint des droits de l’homme des Nations Unies en RDC (BCNUDH), l’impact de ces changements sur les civils montre comment les violations des droits de l’homme commises par les combattants des ADF ont été systématiques et brutales. Les assaillants ont utilisé des armes lourdes lors d’attaques contre des villages, notamment des AK47 et des mortiers, ainsi que des machettes et des couteaux. Ils ont souvent incendié des villages entiers, détruit des centres de santé et des écoles, et enlevé et recruté des hommes, des femmes et des enfants.
«Dans la majorité des cas, les moyens et le modus operandi des attaques indiquent une intention claire de ne laisser aucun survivant. Des familles entières ont été piratées à mort», indique le rapport.
Le rapport souligne que, compte tenu de la nature généralisée et systématique des attaques dirigées contre la population civile, certaines de ces violations des droits de l’homme peuvent constituer des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre.
Selon les enquêtes du BCNUDH, du 1er janvier 2019 au 30 juin 2020, 1066 civils ont été tués, 176 blessés et 717 autres enlevés par des combattants des ADF dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Au cours de la même période, 59 enfants ont été recrutés; et une école, sept centres de santé et des dizaines de maisons civiles ont été attaqués et pillés. La violence a déclenché un déplacement massif entre septembre 2019 et juin 2020.
Les forces de défense de l’État ont également commis de graves violations des droits de l’homme, en particulier depuis le lancement de leurs opérations militaires contre les ADF le 30 octobre 2019, a souligné la source.
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