Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a eu des entretiens, ce lundi 4 octobre 2021 à Moscou, le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shoukry, dans le cadre du renforcement des relations bilatérales.
A l’issue des échanges, les deux personnalités ont répondu aux questions des médias lors d’une conférence de presse conjointe.
« Nous avons eu de très bonnes discussions. Les deux parties se félicitent du haut niveau et de la qualité de nos relations bilatérales. Ils se développent avec succès et de manière cohérente conformément à l’accord de partenariat global et de coopération stratégique signé entre le président de la Russie Vladimir Poutine et le président de la République arabe d’Égypte Abdel Fattah el-Sisi, entré en vigueur en janvier 2021. Nous sommes intéressés par construire notre interaction multiforme dans tous les domaines. Nous avons souligné l’importance d’une collaboration active entre tous les ministères et agences concernés, y compris les ministères des Affaires étrangères. Nous nous sommes félicités du dialogue entre nos ministères de la défense et nos conseils de sécurité et avons noté les effets positifs des réunions régulières entre nos ministres des affaires étrangères et de la défense au format 2+2.
Nos relations commerciales et économiques se développent régulièrement. Malgré une certaine baisse des échanges mutuels l’an dernier, la tendance à la croissance a repris au début de cette année. Nous convenons que le retour à une croissance positive sera favorisé par la reprise à grande échelle des vols entre les villes russes et les stations balnéaires égyptiennes de la mer Rouge en août 2021.
Nous avons parlé de l’importance des grands projets d’investissement conjoints, à savoir la construction de la centrale nucléaire d’El Dabaa et la création d’une zone industrielle russe en Égypte. La Commission mixte de coopération commerciale, économique, scientifique et technique joue un rôle important dans le renforcement de notre coopération commerciale. Lors de la dernière réunion tenue en juin de cette année, les coprésidents de la commission, nos ministres de l’Industrie et du Commerce ont défini des moyens pratiques d’approfondir notre interaction et d’étendre le commerce mutuel.
Nous avons longuement discuté d’un certain nombre de questions d’actualité. Nos pays sont attachés au rôle central de l’ONU et au respect des normes du droit international lors du règlement des crises et des conflits existants, y compris au Moyen-Orient et en Afrique. Nous sommes convenus de poursuivre notre étroite interaction sur les questions inscrites à l’ordre du jour de l’ONU et d’autres forums multilatéraux.
Nous avons échangé sur les développements en Libye et sur ce que les acteurs extérieurs, dont l’Égypte et la Russie, peuvent faire pour aider à mettre en œuvre les accords conclus à Genève il y a un an, notamment pour préparer les élections nationales prévues le 24 décembre. que la réussite de l’organisation du processus électoral dépend de la mise en place d’un cadre juridique et de nouveaux efforts pour intégrer les agences gouvernementales et rétablir les forces armées conjointes.
Nous avons discuté du retrait de tous les groupes armés et unités militaires non libyens du pays. Notre position est claire : cela doit se faire par étapes et de manière synchronisée pour éviter tout risque de remettre en cause les rapports de force existants qui ont permis de maintenir une trêve en Libye depuis plus d’un an.
Nous avons réaffirmé l’importance de la mission de l’ONU pour soutenir les progrès de la Libye vers un règlement et veiller à ce que la communauté internationale ait un rôle sur le terrain.
Nous avons eu une conversation assez détaillée sur le règlement politique en Syrie sur la base de la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l’ONU, et avons souligné la nécessité de préserver l’unité, l’intégrité territoriale et la souveraineté de la République arabe syrienne (RAS), et qu’encourager les tendances séparatistes est inacceptable. Nous avons noté qu’il était particulièrement important au stade actuel de fournir une assistance efficace aux Syriens pour surmonter les conséquences d’un conflit armé qui dure depuis de nombreuses années. Nous nous sommes prononcés contre les tentatives de politisation de l’aide humanitaire, notamment les efforts visant à aider les réfugiés et les personnes déplacées à rentrer chez eux dès que possible.
Nous partageons l’opinion selon laquelle il n’y a pas d’alternative au cadre juridique international universellement reconnu de la solution à deux États au conflit israélo-palestinien. Nous pensons que seuls des pourparlers directs entre Israéliens et Palestiniens peuvent apporter une solution globale à toutes les questions relatives au statut final. Les pourparlers à cet effet ont tout notre soutien et nos encouragements. Nous sommes en faveur d’un renouveau du Quartet de médiateurs internationaux du Moyen-Orient, travaillant en étroite coopération avec la Ligue arabe. Tout comme l’Egypte, la Russie a beaucoup fait pour aider les Palestiniens à restaurer l’unité et à promouvoir les contacts intra-palestiniens.
Ces entretiens ont été utiles, reflétant le niveau élevé de notre coopération stratégique», peut-on lire dans le compte-rendu de cette conférence de presse.
Le Hautpanel