Le président du Soudan du Sud Salva Kiir, a déclaré samedi qu’il reviendrait à un système de 10 États, une demande clé de l’opposition, ouvrant la voie à un gouvernement d’unité et à la fin de la guerre civile dans le pays, a rapporté l’AFP.
“Le compromis que nous venons de faire est dans l’intérêt de la paix … Je m’attends à ce que l’opposition se retourne”, a déclaré Salva Kiir, après une réunion des hauts responsables gouvernementaux et militaires dans la capitale Juba.
Salva Kiir et le chef rebelle Riek Machar subissent une pression croissante pour résoudre leurs différends d’ici le 22 février et former un gouvernement d’unité dans le cadre d’un accord de paix.
Le bloc de huit nations de l’Afrique de l’Est, l’IGAD, a averti la semaine dernière que toute prolongation au-delà du 22 février n’était “ni souhaitable ni faisable”.
Cette décision n’a peut-être pas été la meilleure option pour notre peuple, mais au nom de la paix et de l’unité dans le pays, la présidence le juge nécessaire”, a ajouté un communiqué du gouvernement.
En plus des 10 États, il y aura également trois «zones administratives» distinctes de Ruweng, Pibor et Abyei – la dernière est une région frontalière spéciale également revendiquée par le Soudan voisin.
Salva Kiir et Machar sont de vieux rivaux qui se sont battus et se sont réconciliés plusieurs fois.
Leur dernier accord est intervenu lors de la signature d’un accord de paix en septembre 2018, mettant fin à l’effusion de sang qui a éclaté en 2013 lorsque le président a accusé son ancien député de comploter un coup d’État.
Ils ont accepté de se réunir en une coalition en mai 2019. Cependant, les différends concernant le territoire et les arrangements en matière de sécurité ont entravé les négociations et le délai a été dépassé, suivi de six mois plus tard.
En novembre, les deux personnalités ont eu 100 jours de plus pour résoudre ces points de friction. Cette prolongation se termine samedi prochain.
Salva Kiir et Machar ont déjà manqué deux échéances précédentes pour consacrer la paix et mettre fin à un conflit de six ans qui a fait au moins 380 000 morts et des millions de personnes dans une pauvreté extrême.
Lorsqu’ils se sont rencontrés la semaine dernière en Éthiopie, les pourparlers se sont terminés dans une impasse mais l’annonce de Salva Kiir signifie qu’une préoccupation majeure de Machar a été résolue.
Contexte
En 2011, lorsque le Sud Soudan a obtenu son indépendance du Soudan, le Sud Soudan comptait 10 États, comme indiquée dans sa constitution. Kiir a augmenté cela en 2015 à 28, puis plus tard à 32.
Depuis, Salva Kiir a refusé à plusieurs reprises de reculer sur le nombre d’États, mais a subi une intense pression internationale pour faire des compromis.
Mais samedi, une déclaration présidentielle a confirmé que Kiir avait “résolu de renvoyer le pays dans 10 États et leurs précédents comtés”.
Machar avait précédemment déclaré qu’il ne pourrait pas reprendre son ancien poste de vice-président si le statu-quo sur les États restait.
La question finale des États sera débattue une fois le gouvernement d’unité formé, a ajouté le communiqué.
Le Hautpanel