Des centaines de migrants africains se trouvent jeudi en situation de détresse dans une zone désertique dans le sud de la Tunisie, après avoir été chassés de la ville de Sfax.
Un déferlement de violence alimenté par des appels à la vengeance s’est abattu mardi et mercredi sur les migrants originaires d’Afrique subsaharienne à Sfax, après que l’un d’eux, présenté comme Camerounais par les autorités, a tué un habitant de la ville lors d’une rixe.
Cet incident a mis le feu aux poudres dans une ville dont les habitants proclamaient leur exaspération face à la présence de migrants illégaux dans leur ville, où un grand nombre d’entre eux s’installent dans l’attente d’une traversée illégale vers l’Italie à bord de bateaux de fortune.
Un discours de plus en plus ouvertement xénophobe à l’égard de ces migrants s’est répandu depuis que le président tunisien Kaïs Saied a pourfendu en février l’immigration clandestine, la présentant comme une menace démographique pour son pays.
Au lendemain de la rixe mortelle, des dizaines de migrants africains ont été expulsés de Sfax par les forces de sécurité, sous les acclamations de la population locale.
Selon des ONG, des centaines d’entre eux ont été conduits à bord de cars dans des zones désertiques dans le sud tunisien, pour certains d’entre eux près de la frontière avec la Libye et pour d’autres celle de l’Algérie. De nombreux migrants étaient arrivés illégalement en Tunisie depuis ces deux pays.