À la veille de la signature d’un accord de paix décisif entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda, le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, et la porte-parole du chef de l’État, Tina Salama, ont présenté un briefing spécial depuis Washington.
L’exécutif congolais y a dévoilé un ensemble d’accords visant à mettre fin au cycle de violence et à renforcer la souveraineté économique du pays.
Tina Salama a insisté sur le principe fondamental de cette démarche : la paix est indispensable. Selon elle, le processus de Washington, conduit sous médiation américaine, se concentre d’abord sur la résolution de la crise sécuritaire dans l’Est du pays, qui dure depuis trois décennies et coûte cher à la RDC, tant sur le plan humain qu’économique, avec des infrastructures détruites, des populations déplacées et des ressources pillées.
« Sans paix, il n’y a ni développement, ni intégration régionale, ni investissements. Pour la RDC, seule la paix crée un environnement favorable aux affaires », a affirmé la porte-parole.
Elle a aussi tenu à dissiper toute confusion : aucun accord ne prévoit de céder des territoires ou de brader les ressources nationales.
Les accords de Washington réaffirment la pleine souveraineté de la RDC sur son sol et ses ressources minières.
Le droit congolais prime dans toute coopération économique, garantissant la protection des ressources du pays.
Sur le plan économique, le Cadre d’Intégration Régionale (CIR) vise à remplacer l’économie de contrebande par une économie légale et sécurisée, transformant les zones de conflit en pôles d’opportunités et protégeant les communautés locales, notamment les mineurs artisanaux.
L’accord prévoit également la fin des violences, avec le retrait des forces étrangères, la neutralisation des FDLR et la suppression des réseaux de financement de la guerre.
Concernant les forces de sécurité, Tina Salama a précisé qu’aucune présence de troupes étrangères ne sera légitimée et qu’aucun brassage collectif ne sera appliqué.
Toute réintégration d’anciens combattants se fera de manière individuelle, conditionnelle et strictement contrôlée, tirant les leçons des erreurs passées.
Patrick Muyaya a rappelé les causes historiques du conflit, notamment l’accueil humanitaire des réfugiés rwandais après le génocide, un fardeau dont la RDC continue de subir les conséquences.
Un calendrier opérationnel, définissant le retrait des forces et les engagements économiques transitoires, sera mis en place sous la supervision d’un comité conjoint, avec le soutien de partenaires internationaux tels que les États-Unis et le Qatar, afin d’empêcher tout recours unilatéral à la force.
