Le président américain et les républicains critiquent un appel à la « miséricorde » lancé par l’évêque Mariann Edgar Budde lors d’un service de prière à la cathédrale nationale de Washington ce 23 janvier 2025, l’évêque Mariann Edgar Budde appelle à la « miséricorde » en faveur des immigrants sans papiers et des enfants gays, lesbiennes et transgenres. Ses propos sont rapidement critiqués par le président Donald Trump et des républicains, qui les jugent injustifiés et inappropriés. Cependant, Budde demeure calme et impassible face à ces attaques.
Pendant que Trump assiste à la cérémonie avec la première dame Melania Trump, le vice-président Mike Pence et la deuxième dame Usha Pence, Budde s’adresse à la nouvelle administration, lui demandant de faire preuve de compassion envers les citoyens américains qui vivent dans la peur. Elle souligne que la plupart des immigrants, même sans statut légal, sont de bons voisins et que la grande majorité d’entre eux ne sont pas des criminels. Elle évoque aussi les enfants gays, lesbiennes et transgenres, qu’elle décrit comme présents dans toutes les familles, qu’elles soient démocrates, républicaines ou indépendantes, et qui vivent dans la crainte pour leur vie.
Trump et Pence écoutent attentivement, mais Pence tourne la tête vers sa femme à plusieurs reprises sans qu’elle ne réagisse. De retour à la Maison Blanche, Trump déclare que le service de prière n’était « pas trop excitant ». Le soir même, sur Truth Social, il dénonce le discours de Budde, le qualifiant de « sans inspiration », « méchant » et « non convaincant ». Il critique également ses compétences, affirmant qu’elle « n’est pas très bonne dans son métier » et exige des excuses publiques de sa part ainsi que de son église.
Ce sermon intervient après l’investiture de Trump et suscite des réactions vives. Le Trevor Project, une organisation de prévention du suicide chez les jeunes LGBTQ, signale une augmentation de 33 % des appels et SMS reçus après l’investiture, une tendance qui avait déjà atteint 700 % le jour suivant l’élection de Trump.
Le même jour, Trump signe plusieurs décrets sur les droits des transgenres et l’immigration. L’un des décrets déclare que le gouvernement fédéral ne reconnaîtra plus que deux sexes, masculin et féminin, et annonce que les athlètes transgenres ne pourront plus participer aux équipes sportives féminines. Trump prévoit également que les chirurgies de transition seront « très rares », les qualifiant de « devenues à la mode ».
Karoline Leavitt, l’attachée de presse de la Maison Blanche, critique vivement les remarques de Budde, les qualifiant de « militarisation de la chaire » et exige des excuses de l’évêque pour ce qu’elle appelle des mensonges.
Lors d’une interview, Budde répond qu’elle n’éprouve « aucune haine » envers Trump, mais qu’elle ne s’excusera pas pour avoir demandé miséricorde pour les autres. Première femme à diriger le diocèse épiscopal de Washington depuis 2011, elle affirme qu’elle restera fidèle à ses convictions.
Le sénateur républicain Bernie Moreno (Ohio) qualifie Budde d’« évêque éveillée » sur la plateforme X, estimant que son appel à la clémence pour les immigrants sans statut légal est une « insulte à tous ceux qui sont venus légalement dans ce pays ». Le représentant Mike Collins (R-Ga.) va encore plus loin en suggérant que Budde devrait être ajoutée à la « liste d’expulsion ».