Le peuple kenyan en colère manifeste à Nairobi contre le projet de loi de finances 2024 qui instituera dans ce pays de l’Afrique de l’Est, la hausse des impôts de 2,7 milliards de dollars américains.
Ces manifestations qui ont commencé la semaine dernière, lancent un signal du rejet de la politique économique du Président de la République Kenyane, William Ruto.
Selon plusieurs observateurs et analystes politico-économiques, Ces hausses d’impôts ont été stimulées par le dernier accord du Kenya avec le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale. Ils estiment que les institutions du Bretton Woods viennent aggraver les souffrances des populations africaines.
Le projet de loi de finances instituait la TVA de 16 pour cent sur le pain, le transport du sucre, les services financiers, les opérations de change ainsi que la taxe sur les véhicules à moteur de 2,5 pour cent. De plus, il introduisait l’augmentation des frais de transfert d’argent mobile et les droits d’accises sur l’huile végétale.
Ces dispositions du projet de loi de finances 2024 au Kenya, ont poussé la population à prendre d’assaut les rues du pays. C’est ainsi que le 18 juin 2024, le Président Ruto après avoir subi la pression des jeunes kenyans va demander la modification dudit projet.
Réuni mardi 18 juin dernier à la State House de Nairobi, le groupe parlementaire Kenya Kwanza a suivi les recommandations du Chef de l’Etat Kenyan.
«Les députés et les sénateurs ont été informés des modifications apportées au projet de loi de finances 2024 par le président de la commission des finances, Kimani Kuria », a écrit la présidence du Kenya.
Le président William Ruto a déclaré lors de cette réunion que les modifications apportées au projet de loi de finances avaient pris en compte les points de vue de la population et des autres parties prenantes lors des séances de participation publique.
« Nous allons nous retrouver avec un produit au Parlement qui vient de l’Exécutif et qui a été interrogé par le Législatif. Grâce à la participation du public, le peuple kenyan a eu son mot à dire », a déclaré William Ruto.
Le projet de loi de finances a été amendé pour supprimer la TVA proposée de 16 pour cent sur le pain, le transport du sucre, les services financiers, les opérations de change ainsi que la taxe sur les véhicules à moteur de 2,5 pour cent. Il n’y aura pas d’augmentation des frais de transfert d’argent mobile et les droits d’accises sur l’huile végétale ont également été supprimés.
Les prélèvements sur le fonds de logement et celui proposé sur l’assurance maladie sociale n’entraîneront pas d’impôt sur le revenu, mettant ainsi beaucoup plus d’argent dans les poches des salariés. L’écoprélèvement proposé ne sera imposé que sur les produits finis importés qui contribuent aux déchets électroniques et nuisent ainsi à l’environnement lorsqu’ils ne sont plus utilisés.
Malgré ces amendements de l’autorité budgétaire (Parlement), les kenyans exigent le retrait définitif de ce projet de loi de finances 2024.
De ce fait, la police kenyane a exercé une violente répression contre des manifestants pacifiques, qui a fait au moins 200 blessés et plus de 100 arrestations. L’usage de gaz lacrymogènes, de canons à eau et de balles en caoutchouc contre des citoyens exerçant leur droit de manifester.
Beny Mpezo