La Commissaire européenne chargée des partenariats internationaux, Jutta Urpilainen, s’est exprimé mardi 27 février 2024 devant le parlement européen, en parlant de la situation dramatique des populations congolaises à l’Est de la République Démocratique du Congo, alors que le partenaire privilégié de l’Union européenne (UE) est à la base des souffrances du peuple meurtri de l’Est de la RDC , en tuant, violant et pillant les richesses naturelles du Congo.
Dans son intervention, au lieu de s’attaquer aux causes profondes du problème, ce membre de l’UE a accordé plus de valeur au génocide rwandais pendant que le Rwanda dirige un génocide avec plus de 12 millions des congolais tués à l’Est de la RDC.
Ci-dessous l’intégralité du communiqué :
L’Union Européenne (UE) est consternée par le renforcement militaire accru et la flambée de violence dans les provinces orientales de la République démocratique du Congo (RDC), ainsi que par les conséquences tragiques que la population est une fois de plus obligée de subir.
L’intensification de la violence a provoqué de nouvelles vagues de déplacements massifs et a encore détérioré la situation humanitaire déjà préoccupante. Les violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire se multiplient, dans un contexte d’impunité totale.
L’UE a intensifié sa réponse humanitaire et a débloqué 100 millions d’euros pour 2023, mais de nombreuses personnes parmi les plus vulnérables ne reçoivent toujours pas l’aide dont elles ont besoin, en raison de la gravité de la crise et de l’ampleur des besoins.
J’étais en Angola la semaine dernière et j’ai discuté avec le vice-président et plusieurs ministres des dernières tensions entre la RDC et le Rwanda. J’ai fermement réitéré notre soutien aux processus de Luanda et de Nairobi. Suite à la signature du protocole d’accord sur les matières premières critiques avec le Rwanda la semaine dernière et à mes discussions à Luanda, je m’engagerai avec le président de la RDC plus tard cette semaine à Bruxelles.
Nous nous associons à la déclaration du président de la Commission de l’Union africaine du 21 février : il n’y a pas de solution militaire à cette crise.
Seul un dialogue politique inclusif capable de s’attaquer aux causes profondes de l’insécurité et de l’instabilité, la mise en œuvre globale et rigoureuse des décisions prises dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi et le respect de la souveraineté, de l’unité et de l’intégrité territoriale de tous les pays du la région, peut briser une fois pour toutes le cycle de la violence et de l’impunité.
L’UE réaffirme son soutien constant aux processus de Luanda et de Nairobi et appelle à leur relance rapide. Les feuilles de route existantes doivent être mises en œuvre ; les mécanismes de vérification existants doivent être réactivés.
L’UE réitère sa condamnation des actions de tous les groupes armés qui opèrent dans l’est de la RDC. Ces groupes doivent cesser les hostilités, se retirer des zones qu’ils occupent, déposer les armes et s’intégrer dans un processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration.
Tous les États de la région doivent cesser tout soutien, direct ou indirect, à ces groupes armés. Le Rwanda doit immédiatement retirer ses troupes de RDC, cesser tout soutien au M23 et utiliser tous les moyens à sa disposition pour faire pression sur ce groupe pour qu’il s’arrête, se retire et désarme.
De même, la RDC doit cesser tout soutien et coopération avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et d’autres groupes armés et garantir que sa population est protégée contre tout danger. Les autorités de la RDC doivent veiller à ce que les instructions qu’elles ont données à ses forces armées en novembre dernier concernant les FDLR soient rapidement mises en œuvre.
Un dernier mot pour réitérer, une fois de plus, et en termes absolus, notre condamnation des discours de haine et de la xénophobie, ainsi que des discours et des politiques à caractère ethnique. Selon certains experts, le niveau des discours de haine et des violences ethniques rappelle les pires pages de l’Histoire dans cette région, où nous nous apprêtons à commémorer le 30ème anniversaire du Génocide perpétré contre les Tutsi.
Plus que jamais, nous exhortons tous les acteurs politiques et de la société civile, y compris au plus haut niveau, à s’abstenir de tels discours et à intensifier leurs efforts pour les contrer.
Le Hautpanel