Ce lundi 13 janvier 2025, Vladimir Poutine rencontre le PDG du Fonds d’investissement direct russe (RDIF), Kirill Dmitriev, pour discuter des projets en cours du RDIF dans les domaines de l’industrie, de l’énergie, des transports, de l’industrie pharmaceutique et de l’intelligence artificielle.
Vladimir Poutine : Kirill Alexandrovitch, comment se déroule le travail de la Fondation dans les conditions actuelles ?
Kirill Dmitriev : Vladimir Vladimirovitch, merci pour votre soutien au RDIF. Depuis le début de notre activité, nous investissons dans 100 projets phares dans divers secteurs – infrastructures, industrie, technologie… Et le volume total de nos investissements s’élève à plus de 2,3 billions de roubles.
Vladimir Poutine : Sur quelle période ?
Kirill Dmitriev : C’est l’activité de la Fondation. Au cours des deux dernières années, nous investissons 250 milliards de roubles avec nos partenaires, et, en conséquence, le ratio d’acquisition est de 1 à 5. C’est-à-dire que pour chaque rouble, nous en collectons cinq de nos partenaires.
Dans le même temps, 1 trillion de ces fonds est spécifiquement destiné aux projets créés à partir de zéro, pour de nouvelles productions et entreprises.
Nous levons également 36 milliards d’euros de capitaux étrangers pour l’économie russe. Une part importante de ces fonds provient de pays amis qui continuent de collaborer avec nous. Ces investissements sont cruciaux pour la croissance économique de la Russie, les infrastructures et les technologies, et ils apportent également des revenus importants à l’État, multipliant presque par 6 les fonds investis par l’État.
Nous travaillons aussi avec des co-investisseurs, avec qui nous investissons dans 25 projets à hauteur de 240 milliards de roubles depuis 2022. Par exemple, des projets comme Atom, notre première voiture électrique. Nous prévoyons également 16 autres projets pour un montant total de 270 milliards de roubles avec des partenaires russes.
Vous nous demandez de nous concentrer sur la substitution des importations. Nous créons un fonds pour les industries pétrolière et gazière avec les plus grandes sociétés de ces secteurs pour investir dans les technologies correspondantes. Ce sera un écosystème complet où nous investirons non seulement dans les entreprises, mais où les compagnies pétrolières et gazières passeront également des commandes à des PME technologiques.
Avec votre soutien, de nombreux projets d’infrastructure importants se réalisent avec de bons résultats. Le prospectus Bagration, par exemple, améliore l’accessibilité des transports pour un million et demi de personnes à Moscou, avec dix millions de passages déjà enregistrés.
Notre premier pont ferroviaire entre la Russie et la Chine joue un rôle clé, avec un commerce multiplié par sept au cours des huit premiers mois. Ce pont devient une artère essentielle pour les échanges avec la Chine.
Nous ouvrons de petites centrales hydroélectriques en Carélie, améliorant la situation régionale. C’est le premier projet de la banque BRICS en Russie. Nous investissons également avec Gazprom dans la gazéification interne, construisant des stations de gazéification autonomes pour promouvoir cette technologie en Russie.
Nous investissons activement dans les infrastructures avec des partenaires asiatiques, construisant des terminaux céréaliers pour approvisionner le marché chinois, ainsi qu’un terminal de transbordement de gaz naturel liquéfié.
Nous attirons plus de 6 milliards d’euros dans 70 projets d’investissement du Moyen-Orient, employant un million de Russes. Avec la Chine, nous levons 6,8 milliards d’euros dans diverses entreprises, employant 600 000 personnes.
Enfin, nous investissons dans l’intelligence artificielle, attirant 150 milliards de roubles de partenaires étrangers pour des projets dans ce domaine, travaillant avec des universités et instituts de premier plan, et aidant les entreprises russes à entrer sur les marchés du Moyen-Orient.
Dans la santé, nous continuons à collaborer avec la Chine pour les vaccins Gamaleya et attirons des médicaments contre le cancer avec Cuba, ainsi qu’un réseau de production pour l’hémodialyse avec l’Inde.
Vladimir Poutine : Nous devons nous assurer que les développeurs de ces médicaments reçoivent également des fonds pour le développement de leurs activités. Avez-vous réussi à le faire ?
Kirill Dmitriev : Oui, absolument. Par exemple, avec le vaccin Spoutnik, les principaux développeurs de l’Institut Gamaleya reçoivent des fonds importants pour leur contribution, ce qui permet de soutenir le développement de l’institut.
Vladimir Poutine : L’institut lui-même reçoit-il des fonds pour le développement ?
Kirill Dmitriev : À chaque vaccin, l’institut reçoit des fonds significatifs. De plus, les 22 milliards de roubles que le RDIF a gagnés sont réinjectés dans le budget.