La situation à Goma, dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), devient de plus en plus alarmante ce 27 janvier. Alors que les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) poursuivent leur offensive, la ville, comptant deux millions d’habitants, se retrouve privée d’électricité, d’eau potable et de réseau mobile.
Les rebelles, positionnés à 20 kilomètres de Goma, coupent également les voies d’acheminement de nourriture et de produits de première nécessité en provenance du sud, exacerbant la crise humanitaire.
Les autorités congolaises, bien que déterminées à défendre Goma, ont été confrontées à un ultimatum imposé par les rebelles : la demande pour que les forces armées congolaises déposent leurs armes dans un délai de 48 heures. Le commandement militaire de la RDC a rejeté cette exigence, renforçant la position du gouvernement face à cette nouvelle offensive des rebelles. Le 27 janvier, à 17h00, l’ultimatum expire, et la situation reste tendue.
La communauté internationale suit de près ces événements dramatiques. L’ONU se réunit en urgence pour discuter de la crise, tandis que l’Union Africaine appelle à un cessez-le-feu immédiat et à la protection des civils.
Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine, exprime une vive préoccupation face aux risques croissants d’escalade. Il soutient les efforts diplomatiques menés dans le cadre du processus de Luanda pour tenter de résoudre la crise, notamment la tension persistante entre la RDC et le Rwanda.
La RDC, quant à elle, prend des mesures drastiques pour réagir à la situation. Le pays a ordonné la fermeture de l’ambassade du Rwanda à Kinshasa et le rappel de ses diplomates. Les autorités congolaises accusent le Rwanda de soutenir les rebelles du M23, une accusation que ce dernier a toujours démentie.
Les combats ont également entraîné de lourdes pertes humaines, non seulement du côté congolais, mais aussi parmi les soldats des forces internationales. Trois soldats malawites et trois soldats sud-africains ont été tués lors d’affrontements avec le M23, qui a intensifié ses attaques sur Goma et les alentours.
Les forces de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC), qui sont présentes sur place, continuent de renforcer leur présence militaire pour tenter de stabiliser la région.
La population de Goma et des localités avoisinantes fuit massivement les violences. Des milliers de personnes prennent la route pour échapper aux affrontements, ce qui aggrave encore la crise humanitaire déjà sévère. Les autorités congolaises lancent un appel à la solidarité internationale, incitant la population à faire des dons de sang pour faire face au grand nombre de blessés.
Alors que la situation à Goma semble se dégrader de jour en jour, les espoirs de paix restent fragiles. L’issue du conflit dépendra de l’efficacité des négociations diplomatiques et de la capacité de la communauté internationale à intervenir pour stopper les hostilités et protéger les civils.