Aujourd’hui jeudi 16 janvier 2025, le cadre légal en préparation vise à poser les bases d’une régulation solide et à apporter des solutions concrètes pour gérer ce secteur complexe.
La RDC – République Démocratique du Congo – dote bientôt d’un cadre légal contraignant pour réguler efficacement le secteur des jeux d’argent et les pratiques qui y sont associées. C’est l’objectif de l’atelier de validation technique du Projet de loi portant principes généraux du secteur des jeux d’argent et pratiques assimilées, qui se déroulent du 9 au 11 janvier 2025 à Kinshasa, sous l’égide du ministre des Finances, Doudou Fwamba.
Cet événement, inauguré par le Directeur de cabinet du ministre des Finances, Alain Malata, réunit des experts de divers horizons, afin de réfléchir, échanger et valider ensemble le projet de loi. Selon Alain Malata, ce texte vise à encadrer et réguler les activités liées aux jeux de hasard de manière transparente et légale. Il ambitionne de protéger les consommateurs des pratiques addictives et des risques associés, tout en promouvant des jeux responsables grâce à des mesures strictes contre la dépendance et les comportements à risque. En outre, le projet entend renforcer la lutte contre la fraude et le blanchiment d’argent, tout en favorisant l’investissement et la croissance économique dans un cadre sécurisé.
Les experts présents se concentrent sur les dimensions fiscales, juridiques et institutionnelles, ainsi que sur les problématiques liées au blanchiment des capitaux, a précisé Dieudonné Ntumba, Coordonnateur de l’Unité de gestion des réformes de jeux d’argent.
Les réformes envisagées reposent sur trois axes principaux : la révision du cadre légal, l’assainissement du secteur et la mobilisation des ressources, ainsi que le renforcement des capacités techniques. Ces efforts visent à établir un environnement plus sain et mieux contrôlé pour les activités de jeux d’argent.
Dans son discours d’ouverture, M. Malata souligne l’urgence de réguler ce secteur, qui engendre de nombreux problèmes sociaux. “Le volume d’activités dans le secteur des jeux de hasard a connu, au cours des dernières années, une évolution fulgurante. Le nombre d’opérateurs a considérablement augmenté, entraînant une hausse substantielle des profits réalisés. Cependant, les recettes mobilisées par l’État, au titre des impôts et des redevances, n’ont pas suivi le même rythme”, déplore-t-il.
Il alerte également sur les effets néfastes des jeux d’argent, notamment l’addiction, qui expose les jeunes à des comportements à risque. “Les conséquences de l’addiction aux jeux de hasard touchent les individus, les familles et les communautés, entraînant des problèmes de santé mentale, des conflits familiaux et des difficultés financières. Ces répercussions exigent une attention urgente et des mesures de prévention adaptées”, ajoute-t-il.
Ces conséquences sont exacerbées par l’absence d’une régulation stricte, facilitant ainsi le blanchiment des capitaux via les jeux d’argent, un défi majeur pour la lutte contre la criminalité financière.
Dieudonné Ntumba rappelle que le secteur des jeux de hasard et d’argent, représentant un domaine économique à fort potentiel pour le pays, ne peut pleinement s’épanouir que si les règles qui le régissent sont justes, modernes et adaptées aux réalités contemporaines. Il encourage les participants à produire des résultats à la hauteur des attentes, exprimant également sa gratitude envers les partenaires nationaux et internationaux qui ont contribué à l’organisation de cet atelier.